mardi 4 janvier 2011

Ma Tunisie telle que je la vois

Ma Tunisie est un pays en pleine expansion et en pleine activité économique. Elle a su parier sur ses ressources humaines, attirer les investisseurs étrangers et entrer avec volonté dans la catégorie des pays émergents. Ma Tunisie s’est adaptée à l’économie de marché et pratique une politique de réformes privilégiant l’accumulation des acquis et les évolutions aux révolutions. Pour les visiteurs étrangers, ma Tunisie est particulièrement agréable à parcourir ne serait-ce que parce qu’on y parle les langues étrangères, parce que l’infrastructure routière offre 19 000 km de routes asphaltées, parce que les paysages divers et captivants et les sites archéologiques de ma Tunisie sont d’un très grand intérêt pour la mémoire de la Méditerranée.
Mon pays présente une belle homogénéité culturelle, d’autant qu’il a su digérer les cultures venues d’ailleurs et que la religion islamique y cohabite dan la paix et dans le respect avec le judaïsme et le christianisme. Le patriotisme est un autre élément fédérateur de mes compatriotes. Chaque matin, dans les lycées, les élèves assistent au lever des couleurs en chantant l’hymne national. Notre pays ne s’est pas moins ouvert à la modernité. Les femmes jouissent de leur liberté, la polygamie est interdite, les jeunes filles sont majoritaires dans les universités et facultés.

mardi 21 décembre 2010

L’article 61 bis du code pénal et la liberté d’expression. Quelle confusion ?

Certaines parties dont les desseins ne sont plus un secret de polichinelle, continuent de cultiver la confusion à propos de l’amendement de l’article 61 bis du code pénal, la liberté d’expression et la défense des droits de l’homme. Car appeler au boycott du tourisme en Tunisie, c’est s’attaquer aux sources de revenus d’une bonne partie de la population tunisienne. Et ceci n’a strictement rien à voir avec la liberté d’expression. Appeler au boycott du tourisme en Tunisie, c’est priver des jeunes filles qui travaillaient nuit et jour pour produire un tapis et le vendre afin de nourrir un père handicapé, une mère vieillie et des jeunes frères et sœurs sans ressources. Et ceci n’a strictement rien à voir avec la défense des droits de l’homme.

Les chameliers de zaafrana ou de Douz, les potiers de Djerba, les céramistes de Nabeul qui vivent principalement du tourisme, les plongeurs de Zarzis qui vendent leurs éponges aux touristes, les coralliens de Tabarka qui vendent leur marchandise aux touristes… ne peuvent en aucun cas se reconnaître dans la conception de la liberté d’expression professée par les Kamel Jendoubi, Khemaïs Chammari, Radia Nasraoui. C’est-à-dire de tous ceux qui demandent la charité alimentaire devant les portes du Parlement européen à Bruxelles ou à Strasbourg.

Alors, le gouvernement tunisien a le devoir de protéger les sources de revenu de ses habitants contre ceux qui jouent aux défenseurs des droits de l’homme et qui n’ont tout simplement ni plus de droit ni moins de droit que les autres citoyens.

Mais par-delà l’attitude cynique et opportuniste de Kamel Jendoubi et de ses amis, probablement dus à une crise d’identité idéologique de l’extrême gauche , il est peut être temps que l’opposition démocratique et les défenseurs des droits de l’Homme définissent et adoptent un code de conduite sur la nature des soutiens internationaux déontologiquement acceptables et ceux qui seraient condamnables, surtout que l’on voit de plus en plus de « militants » solliciter le soutien de l’étranger.

jeudi 9 décembre 2010

Les réalisations colossales du Fonds de solidarité nationale

Les réalisations du Fonds de solidarité nationale, aux côtés d’autres parties, ont permis à plusieurs zones d'ombre de se désenclaver à la faveur d'une mise en place d'une infrastructure de base appropriée et l'introduction des différents équipements collectifs et de toutes les commodités de base. Le FSN a contribué largement à changer radicalement la réalité des zones dans lesquelles il est intervenu. Il aurait ainsi contribué à désenclaver 1879 zones d’ombres, sauvant 297 mille familles, soit plus d’un million 487 mille personnes, de la précarité dans laquelle elles vivaient en leur offrant, par ailleurs, des conditions de vie favorables et des commodités de base qui ont changé leur situation et promu leur qualité de vie.
Le Fonds aurait ainsi mobilisé, au cours de la période allant de 1993 à 2010, un budget dépassant les 997 MD. Une enveloppe qui a permis la construction de plus de 40 500 logements décents, la réhabilitation et l’amélioration de 29 444 autres logements moyennant des crédits de l’ordre de 231,228 MD.
Le FSN a également procédé à l’aménagement de 4602 Km de routes et pistes dont 3717 Km ont été bitumés, pour un coût de 234,785 MD. Sans compter l’alimentation en eau potable de 86,600 familles, dont la plupart vivent dans des zones rurales, l’aménagement d’écoles, le raccordement de plus de 73,5 mille familles au réseau électrique, la construction et l’aménagement de 141 centres de santé de base, la contribution au financement de plus de 63 mille projets de création de sources de revenus pour un montant global de 93,345 MD dont 3,856 MD au profit de 1205 bénéficiaires du secteur agricole touchés, en 2009, par les dégâts causés suite aux inondations, dans les gouvernorats de Gafsa, Tozeur, et Kasserine.
Par ailleurs, le FSN a aménagé et réalisé 100 bibliothèques et 250 unités informatiques, ainsi que 84 mini-stades, aires de jeux et 306 espaces de loisirs. Mieux, le 26 - 26 a contribué, au cours de la période 2007/2009, dans le cadre de la mise en œuvre de la décision du Chef de l’Etat annoncée le 9 décembre 2006, au financement du programme présidentiel de promotion de 26 quartiers populaires, situés autour des grandes villes. Des quartiers comptant plus de 32 mille logements hébergeant plus de 166 mille habitants ont bénéficié des interventions du FSN estimées à hauteur de 75 MD, pour une enveloppe globale de 114,525 MD. Une intervention qui a pu se concrétiser grâce à la mise en place d’un programme complémentaire couvrant les années 2010/2012, portant sur 56 autres quartiers populaires pour une enveloppe d’environ 150 MD, à laquelle, le Fonds contribue à hauteur de 111 MD.

mercredi 1 décembre 2010

A quand les Etats généraux de l’opposition radicale ?

Des figures de proue de l’opposition radicale appellent au dialogue politique national. La tenue d’un tel dialogue répondra au besoin de réduire le fossé entre des groupuscules qui se meuvent au niveau de Tunis la capitale et les citoyens qui sont engagés dans les luttes sociales au quotidien. Mais la tenue d’un tel dialogue pourrait se retourner contre l’intérêt de l’opposition et du processus démocratique, tant et si bien que les protagonistes de l’opposition gardent une fausse perception du rôle de leurs vis-à-vis et continuent de vouloir intégrer les islamistes dans ce dialogue.
Pour éviter un tel glissement, qui risque, à long terme, de pérenniser la crise structurelle de l’opposition, il est nécessaire de s’atteler à faire le bilan des partis de l’opposition dite radicale. Ce bilan permettra sans doute à l’opposition de partir sur de bases nouvelles.
Loin de l’égocentrisme, mais aussi de la surenchère, il est primordial que chaque parti fasse son propre bilan, ne serait-ce que dans son rapport avec l’évolution de la société. Les Mustapha Ben Jaafar, Moncef Marzouki, Ahmed Néjib Chebbi et Ahmed Brahim ont le devoir de faire leur autocritique et de dire haut et fort leur désaveu envers l’Islam politique et de dénoncer ceux qui s’engagent dans des alliances contre-nature pour un choix mal calculé ou une approche hasardeuse. Des Etats généraux de l’opposition gauchiste s’avèrent nécessaires pour faire avancer la cause de la démocratie dans le pays.

samedi 27 novembre 2010

Débattons de l’engagement politique des jeunes

Selon un certain discours rabâché dans de nombreux écrits, le concept de la lutte au nom des principes a peut-être perdu de sa signification dans l’esprit des jeunes. Il est désormais remplacé par l’idée de la lutte pour l’intérêt personnel plutôt que pour l’intérêt collectif, selon l’adage la fin justifie les moyens. En fait, les jeunes ne sont pas moins politisés que ceux des années 1968. Mais leurs engagements changent de forme. La moindre mobilisation actuelle des mouvements de jeunesse n’est pas liée à une baisse de l’engagement des jeunes, mais à un rejet de partis politiques perçus comme trop idéologiques et trop fermés.
Les jeunes sont très critiques sur Facebook et les blogs à l’égard de la politique politicienne et des hommes politiques comme Moncef Marzouki, Mustapha Ben Jaafar, Néjib Chebbi. Les jeunes étudiants ne croient plus aux grands systèmes idéologiques, mais ils continuent à s’intéresser au devenir de l’université et de la société. Ils font preuve de beaucoup de générosité et se déclarent prêts à agir pour certaines causes: la lutte contre le sida, le droit à un emploi, le droit à la formation et à l’expression citoyenne. Les mobilisations des jeunes sont ponctuelles mais massives et leurs actions sont pragmatiques. Certes, les jeunes d’aujourd’hui ne demandent pas un changement révolutionnaire du système politique, mais ils veulent un enseignement de qualité, débouchant sur de réelles possibilités d'insertion professionnelle.
Les jeunes sont cependant plus fréquemment inscrits sur les listes électorales et prennent de plus en plus part aux élections. Certes, la politisation des jeunes est inégale selon leurs conditions sociales, leur niveau d’étude, leur degré de conscience politique.
La multiplication des espaces de dialogue dans les écoles, les universités, les maisons des jeunes et de culture et au sein des partis politiques ne peut que favoriser l’implication des jeunes. C’est de cet apprentissage que va ressortir le véritable modèle de participation que les jeunes vont acquérir et suivre durant le restant de leur vie.

mercredi 24 novembre 2010

L’Islam politique n’est pas soluble dans le jeu démocratique

Des rumeurs persistantes véhiculées par des éléments islamistes sur la Toile parlent d’une légalisation dans les mois qui viennent d’un parti d’obédience religieuse. Certes, la pluralité des expressions politiques et intellectuelles est un signe de bonne santé démocratique. Or, l’on sait que la loi sur les partis politiques de 1989 ne permet pas fonder un parti sur des bases religieuses, ethniques et linguistiques. L’Islam et la langue arabe sont l’héritage de tous les Tunisiens. Toute tentative de monopole partisan de ces marqueurs identitaires serait contraire à la notion même de nation. Les valeurs d’Islam et d’arabité sont communes aux Tunisiens. C’est-à-dire que les Tunisiens d’aujourd’hui, dans leur diversité, ont des façons propres de vivre leur islamité et leur arabité. C’est cela qui constitue les marqueurs identitaires spécifiques de tous les Tunisiens. L’Islam dans lequel tous les Tunisiens se reconnaissent est l’Islam de la mémoire commune et du quotidien culturel. Cependant, le propre de l’Islam politique est d’imposer par la force et la terreur un projet de société totalitaire et de casser les acquis de la modernité. Certains observateurs disent que les islamistes ont évolué et que l’islam politique est soluble dans la démocratie. Or, l’essence de l’islam politique est de diviser les gens en fonction de leur rapport à un Islam transcendant et de vouloir appliquer dans la cité idéale la Loi de Dieu, c’est-à-dire les châtiments corporels et les règles de la chariaâ.
L’espace public deviendrait alors un espace sous l’emprise théologique des imams. C’est une conception bien dangereuse de la vie publique qui fera l’affaire des chantres du Moyen-Âge et desservira certainement la cause de la démocratie et du progrès.

mardi 23 novembre 2010

La lutte contre les violences à l’égard des femmes est une affaire de société

La Tunisie est un pays qui incarne le modèle de la femme émancipée. Les femmes jouissent d’une grande liberté. Les femmes tunisiennes circulent en toute liberté. Les droits de la femme sont des acquis sacrés. On ne revient plus là-dessus. Ils sont incrustés dans la Constitution. Nul n’ose les bafouer. Les femmes tunisiennes ont les mêmes droits que celles de l’Occident. Protégée par la loi, la femme tunisienne s’est réellement libérée de l’emprise de l’homme. La polygamie, la répudiation sont interdites. Le débat sur ces sujets est désuet. La Tunisie a clos la parenthèse depuis des décennies. Le Code du statut personnel, le droit de vote, la loi sur le harcèlement sexuel sont autant de garanties qui offrent une couverture épaisse à la femme tunisienne. Son statut lui octroie une place à part dans le monde arabo-musulman. Un constat confirmé en octobre 2010 lors du 3e Congrès de l’Organisation de la femme arabe, présidé par Mme Leïla Ben Ali.
Malgré la force de la loi, le sexe masculin a du mal à admettre certains conditions et comportements. Les hommes se sentent un peu dépassés par la libération de la femme, et voient une sorte d’atteinte à leur virilité. C’est ce qui explique, en partie, le phénomène de la violence à l’égard des femmes.
C’est là que s’inscrit la mise en place par la Tunisie d’une stratégie nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes. Lors de ce congrès, la Première Dame de Tunisie a appelé les pays arabes à la mise en oeuvre d’études statistiques permettant de refléter la réalité et l’ampleur du phénomène. Le but est de «briser le mur du silence» en incitant les femmes à dénoncer ce phénomène.