Certaines parties dont les desseins ne sont plus un secret de polichinelle, continuent de cultiver la confusion à propos de l’amendement de l’article 61 bis du code pénal, la liberté d’expression et la défense des droits de l’homme. Car appeler au boycott du tourisme en Tunisie, c’est s’attaquer aux sources de revenus d’une bonne partie de la population tunisienne. Et ceci n’a strictement rien à voir avec la liberté d’expression. Appeler au boycott du tourisme en Tunisie, c’est priver des jeunes filles qui travaillaient nuit et jour pour produire un tapis et le vendre afin de nourrir un père handicapé, une mère vieillie et des jeunes frères et sœurs sans ressources. Et ceci n’a strictement rien à voir avec la défense des droits de l’homme.
Les chameliers de zaafrana ou de Douz, les potiers de Djerba, les céramistes de Nabeul qui vivent principalement du tourisme, les plongeurs de Zarzis qui vendent leurs éponges aux touristes, les coralliens de Tabarka qui vendent leur marchandise aux touristes… ne peuvent en aucun cas se reconnaître dans la conception de la liberté d’expression professée par les Kamel Jendoubi, Khemaïs Chammari, Radia Nasraoui. C’est-à-dire de tous ceux qui demandent la charité alimentaire devant les portes du Parlement européen à Bruxelles ou à Strasbourg.
Alors, le gouvernement tunisien a le devoir de protéger les sources de revenu de ses habitants contre ceux qui jouent aux défenseurs des droits de l’homme et qui n’ont tout simplement ni plus de droit ni moins de droit que les autres citoyens.
Mais par-delà l’attitude cynique et opportuniste de Kamel Jendoubi et de ses amis, probablement dus à une crise d’identité idéologique de l’extrême gauche , il est peut être temps que l’opposition démocratique et les défenseurs des droits de l’Homme définissent et adoptent un code de conduite sur la nature des soutiens internationaux déontologiquement acceptables et ceux qui seraient condamnables, surtout que l’on voit de plus en plus de « militants » solliciter le soutien de l’étranger.