Des figures de proue de l’opposition radicale appellent au dialogue politique national. La tenue d’un tel dialogue répondra au besoin de réduire le fossé entre des groupuscules qui se meuvent au niveau de Tunis la capitale et les citoyens qui sont engagés dans les luttes sociales au quotidien. Mais la tenue d’un tel dialogue pourrait se retourner contre l’intérêt de l’opposition et du processus démocratique, tant et si bien que les protagonistes de l’opposition gardent une fausse perception du rôle de leurs vis-à-vis et continuent de vouloir intégrer les islamistes dans ce dialogue.
Pour éviter un tel glissement, qui risque, à long terme, de pérenniser la crise structurelle de l’opposition, il est nécessaire de s’atteler à faire le bilan des partis de l’opposition dite radicale. Ce bilan permettra sans doute à l’opposition de partir sur de bases nouvelles.
Loin de l’égocentrisme, mais aussi de la surenchère, il est primordial que chaque parti fasse son propre bilan, ne serait-ce que dans son rapport avec l’évolution de la société. Les Mustapha Ben Jaafar, Moncef Marzouki, Ahmed Néjib Chebbi et Ahmed Brahim ont le devoir de faire leur autocritique et de dire haut et fort leur désaveu envers l’Islam politique et de dénoncer ceux qui s’engagent dans des alliances contre-nature pour un choix mal calculé ou une approche hasardeuse. Des Etats généraux de l’opposition gauchiste s’avèrent nécessaires pour faire avancer la cause de la démocratie dans le pays.