mardi 27 juillet 2010

Encore une fois, Taoufik Ben Brik verse dans le délire




En lisant la dernière «TRIBUNE» de TBB publiée sur le Nouvel Obs du 26 juillet courant, et pompeusement titrée «La démocratie racontée à mes enfants», je me suis avisée de quelque chose que je savais mais sans lui avoir jamais accordé plus d’importance que cela: le délire est une spécificité de ceux qui se sont autoproclamés soit défenseurs des droits de l’homme, soit journalistes, soit opposants politiques. Méditons par exemple cette définition de la démocratie et qui n’est même pas digne d’un texte surréaliste. Disons, la démocratie telle que vue et conçue par TBB : «La Démocratie n’est pas une question de distance. Elle ne se mesure ni au kilomètre, ni au décimètre. Elle n’est ni quantitative ni qualitative. C’est un sentiment, un parfum, un air de musique, un rêve, un combat, le meilleur de tous. C’est comme le goût, tu l’as ou tu ne l’as pas. On peut disserter sur la liberté, l’égalité, la fraternité, l’amitié. Mais on ne peut jamais les cerner, les coincer. La Démocratie est volatile, elle ne se laisse pas prendre. Une femme fatale. Greta Garbo. Pour l’avoir, il faut avoir la classe d’Orsen Welles, les billions de Howard Hughes, l’humour d’Alberto Sordi, la gueule de Cassavetes, la voix de Warda, la tête pleine d’Ibn Khaldoun, la légèreté de Charlot, la poésie de Mahmoud Derwich et le flamenco»…Ou « La Démocratie, c’est du nucléaire ou tout comme. Tu ne peux pas l’avoir sans volonté farouche, sans puissance, sans force de frappe, sans savants, sans espions, sans industries, sans Réserve fédérale, sans l’assentiment des grandes puissances». Servi par tant de délire, son discours force la compassion.
Le grand absent de cette définition, c’est le peuple, le citoyen, le travailleur, le paysan, la femme, le jeune…Le délire de TBB ne me choque plus outre mesure. Le fait est que jamais, à ce jour, le Nouvel Obs n’a passé un article pour rectifier les propos de TBB sur la démocratie, les droits de l’homme, le processus démocratique en Tunisie, jamais, à ma connaissance, un intellectuel n'a pu placer un quelconque commentaire sur le thème. C'est d'autant plus incompréhensible qu’on fait de la démocratie en Tunisie et de la liberté d’expression, l’alpha et l’oméga des «TRIBUNES» ouvertes à un scribouillard complètement disjoncté comme TBB. Je pense qu’à ce titre le Nouvel Obs aurait également dû s’intéresser aux réalisations accumulées en matière de démocratie politique et de démocratie sociale en Tunisie. Il me semble qu’on ne peut avoir pleine conscience des succès d’une expérience que si on considère aussi celles des autres et que si on la situé dans son contexte. Quelle autre façon avons-nous de situer son histoire dans l’histoire humaine une et indivisible? Ne pas le faire, c’est quelque part mépriser sa propre histoire, c’est vouloir faire le monopole de quelque chose qui appartient à l’humanité, pour en faire, par glissement naturel ou par calcul, ou par réflexe de néocolonialistes et de néo-colonisés un manuel de lavage de cerveau. TBB, au demeurant, a réussi à faire de son délire un abominable discours de la méthode de dé-célébration massive d’un pays comme la Tunisie. Je me demande comment il pourrait un jour sortir de ce sortilège.

lundi 26 juillet 2010

Lutte contre le terrorisme : Question de méthode

Les dernières exécutions des otages occidentaux par Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) montrent les limites flagrantes du monde occidental face au terrorisme. En effet, après les terribles attentats d’Istanbul, Madrid, d’El Ghriba à Djerba… Les pays européens en sont encore aux déclarations de principe de condamnation du terrorisme. La vieille Europe est encore animée d’un esprit munichois qui voudrait que pour éviter la guerre, l’on adopte un profil bas face aux ennemis de la démocratie.

Pourtant, de nombreux pays dont la Tunisie avaient déjà prévenu, bien avant le 11 septembre et les autres attentats commis dans de nombreuses régions du monde que nul n’était à l’abri. Il faut bien se rendre à l’évidence, l’occident se trouve aujourd’hui pris dans le pétrin et piétine à engager la lutte contre le terrorisme. Qu’est-ce qui peut justifier cette différence d’attitude face à un problème ? Probablement la différence d’analyse de la situation. Le terrorisme, n’a pas du tout le même sens pour Kouchner par exemple et pour certains pays européens que pour les pays du monde arabo-musulman. Pour ces derniers, le terrorisme islamique, qui a fait le 11 septembre, est un ennemi frontal ayant inscrit dans ses objectifs –ceux d’al Qaïda- qu’il faut tuer les personnes innocentes, les touristes et détruire les infrastructures économiques des pays arabo-musulmans chaque fois que c’est possible. Pour faire face à al Qaïda, les pays occidentaux ont besoin de politique audacieuse et cohérente en matière de combat contre le terrorisme, qui engage la lutte contre tous les facteurs qui génèrent ce fléau, et ne laissent pas les pauvres ou les jeunes aux mains des démagogues les plus barbares.

Quand les extrémistes vomissent leurs cris de haine contre la République…

Des articles publiés sur Facebook ressemblent plutôt à des cris de haine vomis contre les Tunisiens et contre les acquis de la République, si limités soient-ils. Leurs auteurs connus pour leur extrémisme et leur parti pris pour les islamistes laissent les portes dangereusement ouvertes à toutes les dérives monarchistes, tribalistes et régionalistes. A longueur d’ondes et à largeurs d’écrans et de claviers, tous ces réfractaires à l’idée républicaine refusent d’admettre que la conception de la posture citoyenne ne peut résulter que d’une volonté politique, partagée, et du sens d’un destin voulu. Heureusement que les Tunisiens engagés corps et âme pour rendre encore plus vivace l’idée de la République savent la posture citoyenne n’est pas affaire de discours et qu’elle implique autant les citoyens, les élites politiques et intellectuelles que les travailleurs, les femmes et les jeunes.
L’engagement pour la République implique l’attachement à l’éthique de la responsabilité citoyenne et la coupure définitive avec les visions hallucinogènes prisonnières du passé et tout le temps braqués sur ce qui ne va pas bien au niveau de la vie politique nationale. L’idée républicaine se construit, dans l’histoire et non pas du jour au lendemain, autour d’un projet politique qui conduit à ressourcer l’idée citoyenne, à la raccorder au projet d’une société qui met en son centre le développement humain et qui suppose l’autonomie et la responsabilité de chaque individu.
Cette force axiologique et politique de l’idéal républicain rend indispensable les ressorts de l’initiative citoyenne et valide de plus en plus les aspirations à la liberté qui ne cessent de surgir dans le réel social et national des Tunisiens. C’est autour de cette vision de la République que s’opèrent de manière continue le renouvellement de la vie politique et l’engagement de toutes les forces politiques, civiles et intellectuelles qui sont animées par la loyauté à la Tunisie et le dévouement à son service, à promouvoir un système politique évolué, moderne et démocratique.

vendredi 23 juillet 2010

Quand les syndicats français doivent commencer par balayer devant chez eux !!!

«Le paysage syndical français est un grand corps malade sous tente à oxygène. Les grandes confédérations sont devenues une sorte de village Potemkine, vous savez, ces façades en trompe-l’œil qu’on dressait en Russie sur le passage de l'impératrice Catherine pour cacher la misère ». Cette donné objective reconnue par de nombreux observateurs permet d’expliquer, entre autres, la fuite en avant des syndicats français et qui cherchent par tous les moyens de jouer la carte de la diversion pour détourner l’attention de l’opinion publique française sur ce qui ronge le syndicalisme français depuis des années et des années.
Cet état de fuite en avant trouve son illustration caricaturale dans un communiqué commun daté du 16 juillet courant, dans lequel le collectif des syndicats CFDT, CGT, FSU, Solidaires et Unsa «exige la libération immédiate de Fahem Boukadous ainsi que celle de »Hassen Ben Abdallah, un jeune chômeur condamné à la même peine en avril dernier pour des raisons similaires ». La crise sociale qui sévit en France, les licenciements quotidiens des travailleurs, la détérioration du pouvoir d’achat des Français, l’ultralibéralisme sauvage qui frappe durement dans de nombreux pays du monde, ce n’est pas la tasse de thé de collectif des syndicats.
En effet, le constat des sociologues est accablant : des syndicats institutionnalisés qui se sont peu à peu coupés du terrain et de leurs maigres adhérents. Alors, par quelle alchimie des syndicats dont des directions syndicales apathiques qui avalent couleuvres sur couleuvres au nom d’un syndicalisme jaune de négociation alors que les conditions de travail se dégradent depuis vingt ans pour la majorité des salariés français et des ses syndicats aux sources de revenus inavouables venant du patronat et de multiples caisses noires osent-ils parler de la liberté d’expression ici ou là dans le monde ?
Deux syndicalistes spécialistes des affaires de corruption, Jean-Luc Touly et Christophe Mongermont, tentent depuis des années de percer ces mystères en compagnie du journaliste Roger Lenglet. Dans L’Argent noir des syndicats (éd. Fayard, 2008), ils décrivent, de nombreux exemples à l’appui, comment des secteurs entiers du syndicalisme sont financés en sous-main par le patronat, par les pouvoirs publics en détournant notamment l’argent de la formation, ou par les caisses paritaires comme la Caisse d’assurance maladie ou le 1 % logement. A cela s’ajoute la corruption de syndicalistes qui «ne se réduit pas à des pratiques isolées ou à des caricatures comme le voudraient les leaders syndicaux, mais qui est aujourd’hui un phénomène de grande ampleur», assure Roger Lenglet, prenant l’exemple des sociétés de nettoyage, «un secteur particulièrement touché où on croise des délégués purement et simplement achetés par les directions ».
Mais l’urgence est là, et les fuites en avant ne sont plus de mises. Mesures anticorruption, transparence des financements, démocratie interne, révolution culturelle pour bousculer la langue de bois syndicale et inventer de nouvelles formes d'action... le chantier à venir des syndicats est immense. A moins d’attendre qu’un nouveau communiqué du type de celui sur le cas Fahem Boukaddous ne révèle davantage à l’opinion publique française et internationale la dimension affolante de ce théâtre d’ombres que sont devenus les syndicats français qui ont tout à fait intérêt à commencer par balayer devant chez eux. Sinon le réveil risque d’être douloureux.

mercredi 21 juillet 2010

Le défi d’une mondialisation solidaire



Dans un monde menacé par les intégrismes et le terrorisme, le Fonds Mondial de solidarité apparaît comme un antidote à la déshumanisation du monde et au choc des civilisations. Le Fonds Mondial de Solidarité proposé par la Tunisie en 1999 et adopté par l’ONU en décembre 2002 est un puissant vecteur de partenariat et de rapprochement entre les peuples, au service de la paix, du progrès social, du bien-être partagé et de la sécurité dans le monde. L’idée de solidarité mondiale telle qu’elle est avancée par le Président Ben Ali se fonde sur la conscience de citoyens du monde : «Si l’humanité nous est commune, la raison qui fait de nous des êtres qui raisonnent nous est commune aussi. Si cela est, nous sommes concitoyens. Si cela est, nous participons à une certaine administration commune. Si cela est, le monde entier est comme une cité. Et de quelle autre administration commune pourrait-on dire, en effet, que le genre humain tout entier participe ?» L’utopie concrète sur laquelle ouvre le fonds Mondial de Solidarité, faute de quoi le monde de demain, irait à sa perte, c’est l’égalité sur la Terre, la fraternité sur la Terre, le développement sur la Terre, et la solidarité comme ciment. En effet, la solidarité telle qu’elle est développée au niveau national de la Tunisie et telle qu’elle est mise en avant sur la scène internationale par le Président Ben Ali conduit à faire un immense plan de développement pour les pays du Sud. Un plan de développement économique, partage des ressources et des richesses. Un plan de développement culturel, partage du savoir et de la connaissance, partage de valeurs communes qui permettent de combattre toutes les formes d’exclusion et de marginalisation. C’est de cette façon qu’on peut asseoir les fondements d’une civilisation de progrès social et d’épanouissement des personnes en un monde solidaire. Ce serait ouvrir alors des voies d’avenir plutôt que conforter des évolutions tendancielles aux effets inquiétants. Ce serait réinventer le devenir humain, oser ensemble des avancées transformatrices, qu’il s’agisse des divers modes de croissance, d’investissements matériels et culturels, de prestations de services en vue du mieux-être et plus encore d’initiatives pour un meilleur vivre ensemble à l’échelle des individus et des groupes. En fin de compte, serait-il incongru d’en appeler à un nouvel humanisme, personnaliste et solidariste tout à la fois, qui agirait pour que la nécessité fétichisée d’un développement suspect soit supplantée par la liberté autocréatrice des peuples et des sociétés? Questions ouvertes sur la friche de mots ambigus qui, pour le moins, appellent réflexion.
Mais la question fondamentale reste, au regard de la solidarité, celle de la place de l’homme et de la femme dans la société, car c’est la prise en compte de leurs besoins et aspirations qui la dynamise. Aujourd’hui, de très nombreux besoins ne sont pas satisfaits. Chaque période historique, chaque découverte scientifique, chaque victoire sociale entraînent des besoins nouveaux, matériels, culturels, sociaux, qu’il faut satisfaire par l’intelligence et le travail humains. Il ne peut y avoir d’efficacité économique sans progrès social car c’est lui qui est moteur de tout développement.

mardi 20 juillet 2010

L’ambition d’une Tunisie solidaire


Les inégalités et les injustices que peut générer une mondialisation économique débridée appellent nécessairement des réponses politiques et sociales impératives. Dans ce sens , le président Ben Ali Ainsi, divers mécanismes ont été mis en œuvre pour contenir les effets négatifs du libéralisme, et faire profiter toutes les régions et tous les citoyens des opportunités créées par la croissance économique nationale et l’intégration réfléchie à l’économie mondiale. Pour mieux marquer le caractère irréversible de la solidarité comme option stratégique en Tunisie, le concept a été consacré par la loi constitutionnelle n°2002-51 du 1er juin 2002 portant modification de certaines dispositions de la Constitution. La solidarité est devenue désormais une valeur constitutionnelle. L’article 5 de la loi fondamentale tunisienne dispose que «l’Etat et la société œuvrent à ancrer les valeurs de solidarité, d’entraide et de tolérance entre les individus, les groupes et les générations».
Entre le «trop d’Etat» (Etat providence) et le «moins d’Etat» (théories ultralibérales) dont les effets au plan socio-économique sont également désastreux, la Tunisie a opté pour le «mieux d’Etat», s’attachant à orienter l’action des pouvoirs publics non plus vers la production et l’assistanat social, mais en direction de l’intégration du plus grand nombre possible de citoyens dans le circuit économique. Il ne s’agit plus d’octroyer des aides aux citoyens pour les aider à faire face à leurs besoins, mais de leur offrir les moyens techniques et le soutien financier nécessaire, -notamment par l’octroi de micro-crédits à faibles taux d’intérêts-, pour créer leur propre activité et se prendre en charge.
C’est ainsi que «la solidarité représente» dans le contexte national tunisien «une valeur civilisationnelle et morale, en même temps qu’un facteur de consolidation du lien social».C’est ce qui explique pourquoi le Président Ben Ali n’a cessé de renforcer «l’esprit de solidarité des tunisiennes et des Tunisiens, à travers les initiatives successives au profit des zones d’ombre, et tout particulièrement par la création du fonds National de Solidarité 26-26», l’accélération du «rythme de création des petits projets et des sources de revenus, au moyen de la mise en place de la Banque Tunisienne de solidarité et du système de micro-crédits» et par le renforcement, par le biais du Fonds 21-21, des capacités du pays, en matière de création d’emplois et d’amélioration du niveau d’employabilité des demandeurs d’emplois». Tous ces programmes ont permis à un grand nombre de familles et de citoyens tunisiens démunis, exclus de l’échange social, de reconquérir leur dignité et de devenir sujets de l’histoire. C’est pourquoi, la responsabilité de toutes celles et de tous ceux qui refusent la démission est directement engagée par la noble ambition de la promotion du développement humain dans notre société. C’est la seule voie pour prévenir toutes les formes de marginalisation et toutes les expressions de l’extrémisme. Le partenariat avec la société civile, notamment les ONG de développement économique et social, ouvre forcément sur une dynamique vertueuse de développement participatif.

En effet, nous trouvons dans la Déclaration historique du 7 novembre 1987 une identification d’un projet de société et de la voie pour y parvenir. Dans ce sens, il apparaît que le principal constat qu’on peut faire à partir de l’analyse de ce qui se fait et se construit en matière de politique sociale tient à la pertinence des choix effectués lors des différents Plans de développement mis en œuvre au cours des deux dernières décennies. Au fond, la solidarité, telle que le référentiel intellectuel du Changement cherche à la promouvoir et à l’actualiser, est un fait quasi physique qui relie le citoyen à ses concitoyens. Pari sur le sens patriotique et national du Tunisien, sur sa volonté de tendre la main à son concitoyen, sur la base des paradigmes de l’humanisme et de la société organique, la création du Fonds de Solidarité Nationale en 1992 et de la Banque Tunisienne de solidarité en 1997 engage une ouverture des possibles dans le cadre d’une responsabilité citoyenne accrue. Celle des Tunisiens à l’égard de leurs concitoyens. Celle du citoyen vis-à-vis de lui-même, de ses ressources, de sa volonté, de sa créativité. Ainsi l’ambition d’une Tunisie solidaire et prospère inscrit l’épopée du Changement à l’orée du 21ème siècle dans l’horizon de la République de demain. Et cette ambition pour laquelle les Tunisiens se retrouvent ensemble donne toute sa consistance au droit à la solidarité comme étant «l’un des droits fondamentaux de l’homme». Les valeurs de la République de demain thématisent cette ambition et lui donnent un nouvel élan et la promotion du développement humain donne au paradigme d’insertion un sens large et pratique : insertion civique permettant de participer à la gestion de son lieu de vie et de travail, insertion économique par laquelle on est partie prenante de l’échange, insertion sociale et culturelle qui signifie que l’on entretient des liens relationnels et que l’on a accès à un patrimoine symbolique commun.

lundi 19 juillet 2010

Les jeunes tunisiens : un potentiel de création et de richesse

Les jeunes sont contents et créatifs lorsqu’ils s’inscrivent dans des débats, des dynamiques, des flux de pensée qui pourront être ce qu’ils veulent prolixes ou denses, mais dont la communauté nationale attend qu’ils soient productifs de rencontres, d’idées inédites, de formulations intéressantes, de découvertes inattendues, surtout de mises en mouvement constituant de l’avenir en acte. Une croissance en complexification de l’ensemble du champ cognitif des jeunes qui se structure, se densifie, se mature. C’est cette croissance en qualité d’être, qui fait mûrir chez les jeunes les qualités de respect, de fraternité, de justice, autant de valeurs éthiques qui leur permettent de sortir des rapports d’aliénation ou de vacuité ontologique et d’être à la fois une grande force de patriotisme et un riche potentiel de création.
Les jeunes passent ainsi d’une liberté potentielle à une liberté effective, étape de maturité psychologique qui leur permet de penser à autre chose qu’à soi, qui leur donne la capacité d’agir pour autre chose que leur intérêt personnel et immédiat, qui leur permet de penser leurs désirs, leurs intérêts, en prenant en compte les conséquences qu’ils auront pour autrui et pour l’invulnérabilité et le progrès du pays. A ce stade, cette liberté réelle, totalement assumée, permet aux jeunes de se réapproprier le monde, d’intervenir dans la société en tant que jeunes, responsables, patriotes et démocrates, en tant que citoyens de leur pays. Ce devenir d’être jeunes et libres, ils doivent l’extraire de la démocratie, de ce besoin de liberté inhérent à chaque jeune, une démocratie affirmée comme principe de liberté, liberté de l’individu construisant une société libre. Pour cela ils doivent non seulement préserver les idéaux du patriotisme et de l’abnégation au service de l’intérêt national, mais les faire vivre concrètement en leur imposant sens et contenu.
Dans son effectivité pratique, l’implication des jeunes dans le débat politique et intellectuel est un effort de recherche autour des enjeux d’un progrès économique et social, appuyé sur les valeurs fondamentales de justice, de solidarité, de progrès, de pluralisme politique et culturel mais aussi et surtout une recherche sur les questions liées à l’esprit d’entreprise et à la création, la croissance et le développement humain durable et intégral. Cette façon de voir l’engagement des jeunes, est la seule prévue pour augmenter de manière exponentielle, la compréhension des processus à l’œuvre dans les différents domaines de la vie collective et individuelle et la seule façon de donner consistance à la généreuse et générique devise «La Tunisie, d’abord et la jeunesse, toujours ».

La démocratie : une procédure et un processus

De nos jours, plusieurs faits appellent un travail de clarification autour des expériences et des acquis de la démocratie participative en Tunisie : l’invasion médiatique attentatoire à la souveraineté nationale, l’évolution de la pratique démocratique (de l’entreprise au quartier, en passant par les consultations nationales), le nouveau terrain des lieux de pouvoir, les leviers nécessaires de la transformation sociale et de l’émancipation humaine, le rôle des élus politiques ou non (syndicaux, associatifs) et la question du pouvoir effectif des citoyens.
Il ne suffit pas qu’une constitution reconnaisse à tous les citoyens le droit de participer à la chose publique en organisant le suffrage universel masculin et féminin pour passer des droits politiques aux droits sociaux. La restructuration de l’économie capitaliste mondiale et la dérégulation des économies nationales produisent des phénomènes qui tendent à remettre en cause les droits sociaux conquis dans le contexte de l’Etat national. La démocratie vit aujourd’hui dans la tension entre un principe qui vient de la tradition républicaine et un autre principe qui est vraiment le principe libéral. Du point de vue de la démocratie politique, une démocratie est un système qui permet à toutes les personnes de se donner une dignité politique en participant, par leur vote, à la formation de la volonté commune. Du point de vue de la démocratie sociale, est vraiment démocratique ce qui s’inscrit dans le sens de la préservation et de la consolidation des droits économiques, sociaux et culturels. La démocratie ne doit pas simplement constituer une forme politique et un système d’institutions où tous les citoyens puissent s’exprimer ; elle doit aussi passer sur le terrain du social, de l’économique et du culturel. C’est ce que démontre la volonté politique qui ne cesse de puiser dans l’héritage de la pensée réformiste nationale tunisienne.

samedi 17 juillet 2010

Pour une sociologie de l’opposition radicale en Tunisie





Selon les acteurs de l’opposition radicale, le radicalisme et l’extrémisme constituent une entreprise originale en matière de rénovation politique. Soit. L’entreprise est de taille. Mais, ils omettent de dire que le ramassis idéologiquement et politiquement hétérogène qui constitue cette opposition artificiel et de circonstance et qu’il a à résoudre plusieurs questions pendantes. Et la première d’entre elles comme l’explique une figure emblématique du « Mouvement Ettajdid », dans une très remarquée analyse parue dans l’organe de son parti, a trait aux aléas d’un projet qui « veut réaliser une synthèse unitaire de sensibilités différentes dans une cohabitation originale de militants venus d’horizons divers et qui est appelé à bannir les anciennes cultures de l’intolérance de l’exclusive, de l’exclusion ou de calculs de rapports de force ». Rien que cela.

Les animateurs de l’opposition radicale n’ont aucunement réussi cette révolution culturelle, mentale et psychologique, condition sine que non seulement au succès de l’entreprise mais surtout à sa durée. La gageure politique et idéologique est énorme. Tant il est vrai que, comme cela a très lucidement analysé, « cette équation ne peut être résolue par la seule bonne volonté des uns et des autres constamment menacés et bousculés par les vieux réflexes qui peuvent se transformer en démons diviseurs au nom d’une prétendue vérité ou d’une simple opinion contraire à celle des autres ». Tout le problème est là en effet !

Les animateurs de l’opposition radicale croient disposer du bâton de Moise et s’assimilent à «l’attendu Mehdi des chiites». Ils s’entêtent tout simplement à continuer leur «alliance» avec le courant islamiste d’En-nahdha. Ils refusent d’affirmer que le débat démocratique est une chose, alors que l’alliance à tout prix en est une autre. Que le mouvement En-nahdha dise se rallier à la règle de l’ «alternance pacifique » et s’abstenir de toute violence, qui s’en plaindrait ? Mais, pour que ce mouvement ait sa place au sein de la famille démocratique, il faudrait qu’il renonce à son projet d’Etat islamique dont on connaît les redoutables conséquences pour la démocratie et les droits humains. Ce qui n’est ni possible ni pensable. L’on sait que, les islamistes tunisiens acceptent tactiquement tout, mais ne renoncent à rien. Il ne s’agit pas d’une tactique du double langage, comme certains le leur reprochent, mais d’une politique double qui assume les deux volets : le démocratisme de circonstance et la fidélité à l’identité intégriste de l’islam politique. Finement théorisée, cette politique est légitimée par «la nécessité» (dharoura). L’alliance contre-nature avec les « démocrates » apparaît ainsi pour ce qu’elle est : une démarche dérogatoire pour faire face à une situation d’exception. En dehors de cela, l’identité est sauve et le programme d’islamisation de l’Etat et de la société est intégralement maintenu. Enfin, à supposer que l’on ne puisse ainsi complètement fonder en raison ce qui serait une entorse à un principe républicain, au moins peut-on admettre qu’entre deux impératifs contradictoires l’alliance de circonstance et la fidélité à une ligne politique, il faut aujourd’hui choisir les yeux ouverts. Les alliances contre-nature sont préjudiciables à l’avenir de la démocratie dans notre société.

mercredi 14 juillet 2010

Au profit de la jeunesse

Initiatrice de la proclamation de l’année 2010, par les Nations Unies, «année internationale de la jeunesse», la Tunisie s’emploie à faire en sorte que sa contribution aux manifestations qui accompagneront ce grand événement soit marquée du sceau de la pertinence et de la profondeur.
Le Chef de l’Etat n’a pas manqué d’appeler, dès l’adoption de son initiative, les organisations de jeunesse, les structures étatiques et les composantes de la société civile concernées par ce dossier à faire preuve d’imagination et de créativité afin de conférer à la participation tunisienne à «la fête de la jeunesse mondiale» une dimension particulière. Une dimension qui soit à la hauteur de la place privilégiée qu’occupent les jeunes dans le projet civilisationnel du Changement d’une part, et qui permettra, d’autre part, de montrer qu’ils méritent de la confiance de Ben Ali et du pari réussi qu’il a fait sur leur capacité et leur aptitude à participer activement au processus national d’édification et de réalisation.
C’est dans cet esprit que s’inscrit la décision prise, par le Président Ben Ali, d’accorder des tarifs spéciaux aux jeunes tunisiens sur les voyages maritimes et les vols aériens. Une décision qui confirme l’intérêt constant et la sollicitude particulière portés par le Chef de l’Etat à la jeunesse tunisienne ainsi que sa volonté de réunir les meilleures conditions à la célébration par la Tunisie de l’année internationale de la jeunesse. Cette manifestation mondiale d’envergure, due à une initiative historique du Président Ben Ali, en consécration de l’engagement qu’il a pris, depuis l’aube du Changement, celui d’être constamment aux côtés des jeunes, attentif à leurs préoccupations et toujours prompt à répondre à leurs aspirations et attentes et à consacrer leurs droits de citoyens et de partenaires majeurs dans l’édification du présent et de l’avenir du pays.
Cette décision présidentielle s’inscrit donc dans la logique d’une politique et d’une démarche qui se soucient principalement de garantir à la jeunesse les conditions propices, l’environnement adéquat et les moyens idoines à même de favoriser le bien-être et l’épanouissement des aptitudes physiques et intellectuelles des jeunes, d’aiguiser leur enthousiame et de favoriser leur participation dynamique à la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays.
La célébration par la Tunisie de l’année internationale de la jeunesse constitue, dans ce sens, une occasion propice qui conforte cet engagement total, confiant et serein de Ben Ali en faveur et aux côtés de la jeunesse tunisienne, dont la condition et les causes ont été promues, au premier plan des préoccupations nationales et des priorités de l’Etat.
Preuve réaffirmée de la sollicitude présidentielle vive et continue à l’endroit de la jeunesse, l’initiative présidentielle, ne peut que susciter la fierté des jeunes tunisiens pour les acquis que Ben Ali ne cesse de réaliser en leur faveur et de conforter la foi et la confiance en l’avenir radieux que le Chef de l’Etat n’a de cesse de baliser à leur profit et à celui du pays, tout entier, à la faveur du programme présidentiel «Ensemble, relevons les défis», dont les multiples axes portent reflet et expression de la place de choix accordée à la jeunesse tunisienne, capital le plus précieux du pays et sa principale force d’avant-garde face aux défis.

La démocratie participative aux couleurs de la jeunesse

Le propre du cheminement démocratique dans notre pays c’est qu’il ne cesse de se nourrir d’échanges, de confrontations, d’expertises et d’autres mécanismes de réflexion, participation, consultation, dans lesquels le mouvement associatif et citoyen joue un rôle souvent essentiel. Démocratie représentative et démocratie participative, loin de s’opposer, ont besoin l’une et de l’autre, cela à tous les niveaux des décisions publiques. Des procédures existent pour les articuler sans rien sacrifier, ni au sérieux des débats, ni à la responsabilité des élus. C’est par exemple le cas des consultations nationales, des espaces de dialogue. Cette démarche de responsabilisation citoyenne permet de fonder un nouveau contrat social et d’aller de l’avant. C’est dans ce contexte global qu’il faut situer la naissance du parlement des jeunes au cours de cette semaine, dont la session inaugurale aura lieu le 25 juillet courant, à l’occasion de la commémoration de la proclamation de la République en Tunisie. Les jeunes appartenant aux formations politiques représentées à la chambre des députés font partie de ce parlement dédié à la jeunesse et contribuent, par conséquent, à l’animation de la vie politique et intellectuelle pluraliste dans le pays.
En effet, la volonté politique, tout en refusant les modèles préétablis en matière de réforme politique, poursuit ses efforts pour permettre la participation effective de toutes les forces vives de la nation à la vie politique. Ce processus procède d’un choix politique visant à concrétiser au quotidien les principes d’une démocratie participative, responsable et à asseoir collectivement les fondements d’une bonne gouvernance basée à la fois sur l’éthique de la responsabilité citoyenne et la primauté de l’Etat de droit. Ce processus puise son élan dans la conviction politique que les différents acteurs d’une vie politique organisée et d’une société civile responsable ont une mission surdéterminante dans l’affermissement des valeurs de citoyenneté et de la consolidation du processus de développement intégral. De même qu’il permet d’initier une certaine forme de vie publique qui maintient une société démocratique équilibrée dans laquelle le militantisme ne saurait transgresser les règles du jeu démocratique défini par la loi en vigueur. Concept fondamental en matière de construction de la modernité politique, l’Etat de droit se cristallise dans le contexte tunisien par l’égalité de tous devant la loi et par la proclamation constitutionnelle de l’engagement de l’Etat à respecter et à faire respecter la légalité.
Il s’agit, conformément aux grandes lignes du Pacte de la jeunesse tunisienne, de contribuer avec efficacité à l’édification de la Tunisie et au façonnement d’un lendemain meilleur, de déployer toutes les énergies et toutes les compétences sur la voie de l’édification perpétuelle de la Tunisie de l’Ambition, en vue de réaliser sa grandeur et de favoriser son accession au rang des nations les plus avancées. En d’autres termes, les traits distinctifs de la démocratie participative que le parlement des jeunes cherchera à propulser, dans les conditions d’aujourd’hui et de demain, sont autant d’objectifs unificateurs des jeunes et constituent, par conséquent, autant de réponses aux aspirations les plus profondes de l’immense majorité de la jeunesse tunisienne. Modération, ouverture, défense des causes de la paix, du bien, de la solidarité et de l’entraide humaines, bannissement de l’extrémisme, du fanatisme et du terrorisme, engagement en faveur des principes de l’Etat de droit et des institutions dans le cadre du régime républicain. Ces concepts-clés qui traversent en filigrane le programme politique «Ensemble, relevons les défis» ont l’avantage de ne pas constituer de néologismes, de s’inscrire dans des formulations à l’œuvre dans toutes les consultations nationales engagées autour et avec les jeunes et de laisser ainsi le dernier mot aux capacités créatives de la jeunesse elle-même. C’est ainsi que le parlement des jeunes conduit à vitaliser la pratique des valeurs de la citoyenneté chez les jeunes en leur donnant un cadre organisé pour participer activement à la vie publique, à travers une plus large adhésion à l’action politique et civile et une plus grande contribution au noble effort de volontariat et de solidarité, de manière à ce que la jeunesse devienne un vecteur de progrès et de modernité.

mardi 13 juillet 2010


La Tunisie a besoin d’une opposition qui pèse sur le cours des évènements


Les évènements ont montré l’opposition radicale a des limites structurelles. Elle reste une opposition protestataire. Le problème est le suivant : va-t-elle continuer à rester exclusivement protestataire ? Elle peut rester protestataires pendant des années encore. Ce n’est pas la solution. Une opposition protestataire est nécessaire, mais elle n’est pas du tout suffisante pour résoudre un problème fondamental qui est toujours sans solution dans le pays. C’est-à-dire une opposition démocratique progressiste large, capable de peser sur le cours des évènements.

Le problème fondamental du Parti Démocratique Progressite est de savoir comment mettre en œuvre un mouvement qui se détache des anciens clivages idéologiques. Si on l’envisage comme un pur mouvement de gauche au sens traditionnel, alors ce sera un mouvement limité et condamné pratiquement à l’échec. Par contre, si c’est un mouvement moderniste et progressiste, il doit réussir à convaincre l’opinion et la jeunesse. Il faut trouver un sens de l’engagement conforme aux exigences nouvelles d’une société complètement transformée. Tout a changé.

Or, Certains voudraient figer le PDP dans des allégeances idéologiques héritées de la guerre froide. C’est ainsi que la motion présentée il y a quelques années par Mohamed Goumani et Fethi Touzri lors d’un congrès du PDP a été mise en minorité. Et pour cause. Ces deux membres de la direction du même Parti Démocratique Progressiste ont fait des propositions pour relancer le processus démocratique. Selon Mohamed Goumani, actuel secrétaire général adjoint et Fethi Touzri membre du Bureau Politique, « l’opposition indépendante est restée contestataire et sans véritable emprise sur les rapports de force. Cela doit nous conduire, tous, à de véritables remises en question. Car cet état de choses n’est ni dans l’intérêt du pouvoir, ni dans l’intérêt des partis de l’opposition, ni encore moins dans l’intérêt de la société. Le blocage politique peut être porteur de risques pour notre pays ». C’est ce qui a poussé ces membres du bureau politique de quitter le parti en 2009 puisque la ligne stalinienne qui domine le parti refuse toute mise en cause des orientations dogmatiques du parti.

Aujourd’hui, lePDP apparaît comme un parti de cadres sans une base militante et dont l’activité ne va pas au-delà de la capitale et des grandes villes. Il s’incarne dans la personnalité de son dirigeant. Ahmed Néjib Cebbi bat les records de longévité et considère le PDP comme une propriété personnelle. A l’instar du PDP, d’autres fractions de l’opposition politique radicale se doivent de faire le ménage dans leurs rangs. C’est la seule façon d’y éviter les dégâts causés par l’infiltration, le spam, l’intox et, parfois, le manque de vigilance de militants dont la bonne foi n’est nullement contestable. C’est la seule façon une force porteuse de propositions constructives.

Les jeunes tunisiens et les valeurs

Le discours sur la perte des valeurs parmi les jeunes tunisiens fait recette. On accuse souvent les familles de cette déliquescence de la morale. Ce genre de propos, au-delà de son aspect ringard, est complètement démenti par de nombreux indices sociologiques relatifs à cette question. Est-il possible de vivre sans valeurs, sans modèles ni principes de référence qui expliquent et guident les actions de chacun et aident à la compréhension du monde dans lequel on vit ? La vraie question n’est pas d’avoir ou ne pas avoir de valeurs, mais plutôt de savoir la nature de ses valeurs, comment elles sont transmises et dans quel espace. Certains ont schématiquement identifié trois pôles où les valeurs se construisent et se transmettent : l’environnement culturel public, l’environnement familial et l’environnement social. Il ne s’agit pas de dire qu’il faut tout excuser et ne jamais sanctionner le jeune quand il contrevient à la loi. Mais nier et ne pas préciser la responsabilité de chacun de ces trois pôles dans les phénomènes d’incivilité et de délinquance juvénile serait se voiler la face et ne pas tenir à l’épreuve du terrain.
De nombreux «faits de société» qui régulièrement font la une des journaux tunisiens montrent que le travail de transmission des valeurs d’autonomie, de responsabilités développées dans la plupart des institutions éducatives n’est pas facile. Mais aussi à un autre niveau, comment les valeurs liées au travail peuvent-elles tenir face aux informations liées au chômage ? Celles du mérite et de l’effort récompensés sont aussi, dans ce sens, mises à mal. Quel poids peut avoir auprès des jeunes un modèle collectif et altruiste permettant une société où chacun a sa place et où chacun est soutenu et protégé en face d’un pragmatisme auquel adhèrent nombre de jeunes en difficulté, où dominent l’action, l’efficacité, la rentabilité et le «chacun pour soi». L’idéal individualiste et libéral, la loi de la jungle vient percuter l’idéal républicain de fraternité, d’égalité et de solidarité. Cela n’a rien d’inéluctable. Un travail sur l’amélioration du fonctionnement des institutions concernées par la socialisation des jeunes, sur un soutien aux familles et sur les moyens à mettre en oeuvre pour que la rue ne tende plus vers la jungle seraient aussi des moyens nécessaires pour responsabiliser davantage les jeunes sans démagogie.

Ecueils de l’opposition radicale et parlementaire

L’opposition radicale a, par l’escalade de la contestation pour la contestation, donné à l’opposition un caractère “élitiste” et une audience populaire limitée. Certains partis de l’opposition parlementaire, se “départissent de leur rôle” et perdent leur crédibilité auprès de l’opinion et des élites. L’intelligence aujourd’hui est de travailler pour une ligne politique de réformes et de propositions réalistes et accessibles au citoyen moyen. La Tunisie n’a pas besoin de héros ou de vedettes, ni du culte du spectaculaire. Cela est étranger à l’idée démocratique entendue comme une culture et comme une pratique. Les partis de l’opposition doivent de gagner la confiance du peuple et d’élargir le cercle de ceux qui s’intéressent à la chose publique. C’est ainsi qu’ils contribueront à construire de nouveaux rapports de forces politiques.

lundi 12 juillet 2010

Quand les Etats-Unis s’inquiètent-ils pour les droits de l’homme ?

C’est une Lapalissade que de dire que les libertés de penser, d’écrire, de publier, la liberté de la presse sont des éléments fondamentaux des libertés d’opinion et d’expression. La démocratie, qui est censée être le pouvoir partagé par tous, ne peut s’épanouir sans le respect plein et entier de ces libertés. La consolidation et le renforcement de cette liberté restent en Tunisie un combat et un enjeu qui implique toutes les forces vives nationales. Objectivement, la liberté de la presse et d’opinion est utile quand elle travaille sur le sens de l’information, quand elle parie sur l’intelligence et la culture, quand elle ose le parti pris des idées et de la mise en débat, quand elle contribue à affermir davantage les acquis de la modernité.
Mais, comment les Etats-Unis, un pays aussi violeur des droits de l’homme, osent t-ils parler des droits de l’homme ? C’est la loi de la force …Les massacres en Irak, en Palestine, en Afghanistan sont associés aux Etats-Unis qui, au nom de l’intérêt national américain, ne reculent devant rien et utilisent tous les moyens militaires et non militaires dont ils disposent. Pour ce faire, les idéologues et les médias américains inventent tous les artefacts idéologiques : guerre contre le terrorisme, armes nucléaires, sécurité des USA et de ses alliés, etc. Pratiques de torture et de mauvais traitements aux prisonniers, d’enlèvements et de transferts forcés de présumés terroristes (les fameuses « restitutions extraordinaires»), et la liste s’allonge des crimes commis par les USA dans sa fameuse guerre contre le «terrorisme »….

Tout récemment, le porte-parole du département d’Etat Mark Toner a dit que les Etats-Unis sont particulièrement «inquiets» suite à la condamnation de Fahem Boukadous, à quatre ans de prison pour «diffusion d’information de nature à troubler l’ordre public», sans toutefois reconnaître que Fahem Boukaddous n’a jamais détenu une carte de presse et qu’il a été condamné pour « infractions de droit commun», sans rapport avec sa pratique journalistique. C’est une ironie que le porte-parole du département d’Etat parle des droits de l’homme quand les Américains continuent de bombarder des villes et des villages en Afghanistan, violent les droits élémentaires de l’homme dans la baie de Guantanamo et à la prison de Abou Gharib et pratiquent l’emprisonnement sans fondement dans des conditions dégradantes et brutales qui poussent les détenus au suicide en se mordant les veines !

samedi 10 juillet 2010

L’ «Alliance de la citoyenneté et l’égalité» et quatre interrogations…

Au début du mois de juin dernier, l’actualité politique du côté des partis de l’opposition a vu la naissance de l’ «Alliance de la citoyenneté et l’égalité». Les parties prenantes dans cette «Alliance» sont le « Mouvement Ettajdid », le « Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés », le « Parti du Travail patriotique et démocratique », le « Courant pour la Réforme et le Développement » et des militants indépendants.
Parmi les principales valeurs qui semblent animer les partenaires de cette alliance, il y a «l’appréhension de l’identité nationale de la Tunisie, dans toutes ses dimensions, ainsi que son appartenance arabo-musulmane, comme étant un dénominateur commun au peuple tunisien, en continuité avec les aspects éclairés de notre patrimoine et dans l’ouverture sur le patrimoine émancipateur de l’humanité, qui constituent pour nous un choix civilisationnel constant».
Cette donnée politique conduit à poser deux interrogations fondamentales par rapport à l’Islam politique.
Est-ce que les partenaires de cette alliance vont être cohérents avec eux-mêmes pour affirmer de manière claire et précise qu’ils refusent l’aventurisme et la démagogie de certaines fractions de l’opposition qui cherchent toujours le soutien des islamistes qui veulent porter des coups aux acquis de la modernité dans la société tunisienne ?
Est-ce qu’ils vont condamner publiquement ceux qui jouent à l’instrumentalisation et l’exploitation de la religion ?
Est-ce qu’ils vont prendre position par rapport aux marionnettes et aux figurants qu’on fait activer ici et là en Tunisie et à l’étranger ou ceux à qui on permet de grignoter des miettes dans les chancelleries occidentales ?
Est-ce qu’ils vont permettre de rompre avec l’épisode théâtral de victimisation dont les acteurs sont bien connus ?

Il est temps pour que les partis politiques, les acteurs de la société civile et les soient plus constructifs et rompent avec trois écueils : celui de l’idéologie de la neutralité, celui du cynisme et celui du realpolitik.

Démocratie politique et démocratie sociale en Tunisie

Le taux de la classe moyenne par rapport au total de la population est signe de la modernisation de la société tunisienne. Les critiques adressées à la Tunisie estiment qu'il faudrait que ce pays ait exactement les mêmes références que les pays occidentaux.
Deux exemples suffisent pour nuancer ce jugement :
Les Etats Unis sont sans doute sur les papiers la plus vieille démocratie du monde contemporain. Mais la justice sociale élément fondateur d'une démocratie peut-elle être prise en compte dans un pays ou 35% de la population vivent en deçà du seuil de pauvreté. La France a emprunté le chemin initiatique de la démocratie depuis 200 ans. Y est-elle totalement arrivée?
Il me semble que la Tunisie continue d'avancer sur la voie de la démocratie sociale et de la démocratie politique malgré tout, même si tout reste perfectible. C'est pour cela que j'estime que la démocratie est un long chemin. C’est ce qui conduit certains observateurs avertis et qui ont une connaissance précise et nuancée de la région à soutenir l’idée selon laquelle la Tunisie pourrait servir d'un modèle tout en sachant néanmoins que chacun est unique. Le mode d'emploi tunisien est sans aucun doute un exemple à suivre par d'autres pays arabes et africains.

mercredi 7 juillet 2010

Femme arabe et modernité



Mme Leïla Ben Ali pose la problématique de la modernité arabe et de son interaction avec le progrès de la condition de la femme, à partir du succès de l’expérience tunisienne en la matière et des acquis qualitatifs réalisés au profit de la femme. Du point de vue de Mme Leïla Ben Ali, la question des droits de la femme est de définir le statut de la femme, non plus en termes de droits mais en termes de partenariat homme/femme et de citoyenneté active, au sens d’une possibilité d’intervention efficace des femmes sur le cours des choses. Véritable fondement d’un partenariat des deux sexes dans l’ensemble du processus politique, la citoyenneté au féminin est aussi une nécessité pour la vitalité de la société elle-même. Cette perspective est le corollaire obligé de tout choix de société porteur de progrès et de bien être pour la femme et son partenaire l’homme. C’est de cette façon qu’on pourra vaincre les archaïsmes et permettre à la modernité de triompher.

lundi 5 juillet 2010

Mentez, Mentez, on finira par vous croire!

EN REPONSE AU COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA FTCR

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Tel est apparemment la devise des personnes citées et qui ont prétendu avoir été des victimes d'agression.
Je pense que les interventions sont enregistrées, et une nouvelle écoute pourra confirmer que le débat n'a été à aucun moment perturbé.
Le seul délit, des personnes incriminées, c'est le fait d'avoir apporté la contradiction aux mensonges et autres contre vérités avancés par certains invités de cette table ronde intitulée "droits de l'homme au Maghreb" alors que le débat a été délibérément orienté et focalisé sur la Tunisie et les évènements douloureux du bassin minier de Gafsa. Evènements exploités par ces pseudo défenseurs des droits humains et instrumentalisés à l'excès dans un but non avoué d'en tirer des profits politiques dans une guerre de leadership qui ne fait plus aucun doute dans le microcosme tuniso-parisien.
A aucun moment la dame dont vous faites allusion n'a été insultée ni agressée, au contraire, c'est bien elle qui a proféré des insultes à caractère antisémite à l'endroit d'une militante associative de confession juive.
L'altercation verbale dans le hall du forum a eu comme témoins les organisateurs, les agents de sécurité et des visiteurs. C'est bien M. Cherbib qui hurlait en émettant des menaces de mort à l'adresse des membres des ONG tunisiennes.
Les droits de l'homme sont une noble cause et ne peuvent en aucun cas servir d'instrument de propagande, surtout quand ces usurpateurs de ces nobles valeurs se trouvent dévoilés, mis à nu et à cours d'arguments.
Noureddine CHAFAI

Source : Tunisienws du 4 juillet 2010

A PROPOS DE LA LOI 61 BIS

Tous les pays du monde veillent à la protection de leur sûreté intérieure et extérieur contre toute atteinte, et ce, par des instruments répressifs.
La Tunisie ne fait pas exception à cette règle. Depuis son indépendance et après avoir recouvré sa souveraineté, elle a intégré dans sa législation pénale et plus précisément dans le code pénal, des dispositions qui incriminent et répriment de telles atteintes.
L'évolution des formes d'atteinte à la sureté de l'état a imposé une révision substantielle de ces dispositions. C'est ainsi que plusieurs pays ont, à cet égard, incriminé ces nouveaux comportements.
La loi complétant l'Article 61 bis de code pénal tunisien s'inscrit dans cette évolution puisque cet article se rapporte à quelques infractions contre la sûreté extérieure de l'état. La révision concerne l'incrimination d'incitation des parties étrangères à nuire aux intérêts fondamentaux de la Tunisie quant à sa sécurité économique. Il énonce que:
"Est coupable de la même infraction prévue au paragraphe précédent et encourt les mêmes peines indiquées à l'Article 62 du présent code, tout tunisien qui aura sciemment entrepris, directement ou indirectement, des intelligences avec des agents d'une puissance, d'une institution ou d'une organisation étrangères, en vue de porter atteinte aux intérêts vitaux de la Tunisie. Sont considérés intérêts vitaux de la Tunisie, tout ce qui se rapporte à sa sécurité économique."
Il est à noter qu'on distingue parfois et d'une manière générale en matière d'attentats contre la sûreté de l'état, entre le concitoyen et l'étranger. En effet, la qualification de l'infraction diffère selon chacune de ces catégories.
Eu égard à la nature des faits et à leur spécificité, les dispositions sus-énoncées ont spécifié que l'auteur de l'infraction doit être de nationalité tunisienne.
Une attention particulière à été portée à la précision que doivent revêtir les éléments de l'infraction, de telle sorte qu'ils ne soient pas susceptibles d'interprétation non voulue qui dépasse les objectifs d'incrimination. Ainsi il n'y aura aucune place pour une lecture ouvrant la voie à une extension des poursuites. Il est nécessaire que l'auteur du fait incriminé entretienne des intelligences avec des parties étrangères, que ce soit directement ou indirectement, pour inciter à nuire aux intérêts vitaux du pays et qui doivent être en l'occurrence liés à l'intérêt économique de l'état. L'incitation doit être évidemment directe et dans le but de porter atteinte aux intérêts vitaux de l'état, ce qui exclut tout agissement, par la parole ou par des actes, qui soit dénué de cette intention même si le résultat de cet agissement a des conséquences dommageables. L'incrimination ne peut avoir lieu que si les intelligences avec les parties revêtent le caractère d'incitation à nuire aux intérêts vitaux du pays.
Aucun rapport ne pourra être établi, quel que soit le cas, entre cette incrimination et les libertés garanties par la constitution, notamment la liberté d'expression.
Comme il a été énoncé, l'expression de toute opinion, même ayant un effet dommageable, n'est point incriminée.
Le fait incriminé, en l'occurrence, consiste en l'accomplissement d'actes par un tunisien, portant incitation de parties étrangères à nuire aux intérêts vitaux de pays liés exclusivement à la sécurité économique.
Nul ne peut mettre en cause que l'état - tout état- a l'obligation de protéger sa sécurité, même dans les limites de ses seuils minima, particulièrement si ce qui est visé sont son existence et son entité.
La constitution tunisienne garantit les droits et les libertés, et énonce pour chacun le droit de les exercer pleinement. Cependant l'exercice de ces droits et libertés peut être limité si cette limitation vise à atteindre un objectif ayant valeur constitutionnelle, à l'instar de la sécurité de l'état sans laquelle, aucun projet ne peut être réalisé, qu'il soit économique ou social, particulièrement en termes de préservation des droits et des libertés. A cet effet, la jurisprudence constitutionnelle a établi des critères parmi lesquels la limitation à la liberté doit être restreinte aux contours de l'objectif en question, de telle sorte qu'elle ne vide pas ce droit de sa substance, tout en garantissant un équilibre entre les exigences de la sécurité et le respect du droit garanti ou la liberté consacrée, et ce, sous le contrôle du conseil constitutionnel qui a déclaré compatible la présente loi avec la constitution sur la base des critères précités.
Il est à noter que les législations de plusieurs pays incriminent l'atteinte aux intérêts vitaux de la nation avec un élargissement de la notion de ces intérêts permettant d'appréhender les intérêts économiques, sociaux et culturels voire environnementaux, alors même que le texte tunisien a limité ces intérêts à la seule sécurité économique.
On peut citer, à titre d'exemple, l'Article 266 bis du code pénal suisse qui incrimine et prévoit une peine d'emprisonnement à l'encontre de "celui qui…..sera entré en rapport avec un état étranger, ou avec des partis étrangers, ou avec d'autres organisations à l'étranger, ou avec leurs agents, ou aura lancé ou propagé des informations inexactes ou tendancieuses….".
Ceci dépasse de loin les limites énoncées en droit tunisien pour cette conception.
Noureddine CHAFAI
Source : Tunisnews du 3 juillet 2010

Une alliance et quatre interrogations…

Au début du mois de juin dernier, l’actualité politique du côté des partis de l’opposition a vu la naissance de l’ «Alliance de la citoyenneté et l’égalité». Les parties prenantes dans cette « Alliance » sont le « Mouvement Ettajdid », le « Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés », le « Parti du Travail patriotique et démocratique », le « Courant pour la Réforme et le Développement » et des militants indépendants.
Parmi les principales valeurs qui semblent animer les partenaires de cette alliance, il y a «l’appréhension de l’identité nationale de la Tunisie, dans toutes ses dimensions, ainsi que son appartenance arabo-musulmane, comme étant un dénominateur commun au peuple tunisien, en continuité avec les aspects éclairés de notre patrimoine et dans l’ouverture sur le patrimoine émancipateur de l’humanité, qui constituent pour nous un choix civilisationnel constant».
Cette donnée politique conduit à poser deux interrogations fondamentales par rapport à l’Islam politique.
Est-ce que les partenaires de cette alliance vont être cohérents avec eux-mêmes pour affirmer de manière claire et précise qu’ils refusent l’aventurisme et la démagogie de certaines fractions de l’opposition qui cherchent toujours le soutien des islamistes qui veulent porter des coups aux acquis de la modernité dans la société tunisienne ?
Est-ce qu’ils vont condamner publiquement ceux qui jouent à l’instrumentalisation et l’exploitation de la religion ?
Est-ce qu’ils vont prendre position par rapport aux marionnettes et aux figurants qu’on fait activer ici et là en Tunisie et à l’étranger ou ceux à qui on permet de grignoter des miettes dans les chancelleries occidentales ?
Est-ce qu’ils vont permettre de rompre avec l’épisode théâtral de victimisation dont les acteurs sont bien connus ?

Il est temps pour que les partis politiques, les acteurs de la société civile et les soient plus constructifs et rompent avec trois écueils : celui de l’idéologie de la neutralité, celui du cynisme et celui du realpolitik.

vendredi 2 juillet 2010

2010, année internationale de la jeunesse

L’on sait que le président Ben Ali a appelé à l’occasion de l’ouverture des travaux de la Conférence internationale, qui a eu lieu au mois de novembre 2008, sur «Les questions de la jeunesse dans le monde islamique: enjeux du présent et défis du futur», la communauté internationale à placer l’année 2010 sous le signe de l’Année mondiale de la jeunesse, et à la tenue sous les auspices des Nations Unies et avec le concours des organisations internationales concernées, d’un congrès mondial de la jeunesse, auquel participeraient des jeunes du monde entier, pour débattre de thèmes qui intéressent les jeunes et déboucher sur la promulgation d’un Pacte international qui consacrerait l’attachement indéfectible de la jeunesse mondiale aux valeurs universelles communes
Cet appel a été favorablement accueilli tout particulièrement dans les rangs des jeunes et par la communauté internationale qui l’a approuvé au mois de décembre 2009 à l’unanimité.
Voilà une source de fierté d’appartenir à ce beau pays qu’est la Tunisie.

jeudi 1 juillet 2010

La barbarie des jihadistes et le mutisme des intellectuels

C’est l’actualité qui pousse à reposer de nouveau la question de la barbarie des jihadistes et du mutisme des intellectuels. Onze gendarmes viennent d’être tués par des terroristes faisant partie d’Al-Qaida au Maghreb Islamiste dans le sud de l’Algérie. C’est un acte barbare qui se passe de tout commentaire, mais qui invite à revenir sur ce qui fait la nature des islamistes jihadistes. Ils égorgent les maîtres d’école devant leurs élèves en Algérie, les femmes devant leurs maris en Irak, les enfants devant leurs parents au Soudan…Et la liste est trop longue. La barbarie devenue synonyme d’une religion.

Curieusement par mauvaise intention ou par fidélité au politiquement correct, la dernière nouvelle n’a pas été commentée comme il faut par de nombreux profils intellectuels sur Facebook. Les commanditaires de cet acte vivent maintenant l’extase d’avoir accompli un acte sacré: donner la mort à des gendarmes qui accomplissent le devoir sur la frontière entre l’Algérie et le Mali dans le grand sud.

Ces islamistes jihadistes sont cohérents avec eux-mêmes puisqu’ils pensent pouvoir gouverner le Maghreb par ces pratiques médiévales et sanguinaires. Pire tous les islamistes pensent tout bas ce que cette section d’Al-Qaida au Maghreb l’a dit à haute voix. Ils ont tous le même esprit fasciste et totalitaire, il suffit d’approfondir la discussion avec eux, ils finiront toujours par les menaces et la mort. La preuve est la quantité des E-mails que des universitaires/femmes tunisiennes ont reçu au cours de l’été 2009 et qui donnent une idée sur la richesse du vocabulaire de terreur et d’obscénité que ces puritains et chastes personnages possèdent.

En Tunisie, Rached Ghannouchi et sa junte ont cherché dans les années 1980 à semer la pagaille partout. Ils ont donné l’ordre à leurs femmes de porter le voile pour intimider le reste des femmes. Leur tactique a failli l’emporter pour mettre en crise les acquis de la modernité au profit de la femme et de la société. Petit à petit, on s’est trouvé en Tunisie face à un phénomène dangereux où une partie de la société considère qu’elle est plus musulmane que l’autre et qu’elle a le droit d’incriminer les femmes qui ne portent pas le voile. La démocratie, la liberté et les droits de l’homme, dont notamment les droits des femmes constituent les premières cibles de l’islamisme qu’il soit jihadiste ou pas.
Un autre détour par l’histoire, conduit à montrer que lorsque l’alliance avec les islamistes et l’établissement progressif de la Chariâ s’effectue, les dégâts en termes de démocratie et des droits de l’homme sont énormes. Prenons l’exemple du prix payé par le parti communiste soudanais à travers le cas de Mahmoud Muhhamad Taha considéré à cette époque comme étant la bête noire des islamistes. En janvier 1985, plusieurs de ses partisans sont arrêtés à Omdurman pour avoir diffusé un tract critiquant le pouvoir. Taha organise au début du mois de janvier 1985 une manifestation pacifique. Il est arrêté le 7 janvier. Le procès a lieu le 8 janvier 1985 et aboutit à une sentence de mort. On leur accorde toutefois trois jours pour se «repentir», ce qui est conforme à la Chariâ… Il est pendu le 20 janvier au matin. C’est pourquoi, il devient plus qu’urgent que certains profils sur Facebook, certains partis politiques qui jouent aux alliances avec les islamistes de revoir leur copie pour défaire toutes les alliances, dévoiler le vrai visage des islamistes et dénoncer l’islamisme si modéré soit-il. !!!!