lundi 21 juin 2010

La femme tunisienne, emblème de la modernité

En Tunisie, nombreuses sont les réformes juridiques, les initiatives et les mesures qui ont été entreprises pour conférer à la femme tunisienne un statut unique et privilégié dans l’environnement culturel et civilisationel de notre pays». C’est, pour la volonté politique et tous les citoyens attachés aux valeurs de la modernité, «un motif de satisfaction et de fierté». C’est dans ce contexte général que le programme «Ensemble, relevons les défis» est venu miser davantage sur la maturité de la femme, sur «ses capacités et la position avancée qu’elle occupe dans la société pour être le meilleur soutien à notre marche nationale ambitieuse». En d’autres termes, les mesures politiques et institutionnelles prises, au cours des deux dernières décennies par le président Zine El Abidine Ben Ali, pour une meilleure intégration de la femme dans le processus économique et le développement durable constituent un facteur fondamental dans le cumul des acquis en faveur du partenariat entre la femme et l’homme et de la citoyenneté des femmes. Les espaces citoyens ouverts aux femmes participent à ouvrir des perspectives et à faire fructifier les acquis accumulés au profit des femmes.

La consolidation du processus de réforme dans lequel notre pays s’est engagé depuis l’indépendance pour assurer la promotion de la femme procède de la spécificité de notre société et du souci de la faire évoluer, de manière constante et continue de l’égalité entre les sexes au partenariat entre la femme et l’homme. Cette option puise ses fondamentaux à la fois dans un héritage authentiquement réformiste qui appelle à honorer la personne humaine, qu’elle soit féminine ou masculine, le droit et la tolérance ainsi que dans les valeurs de la modernité qui conduisent à rompre avec les forces de la réaction et de l’obscurantisme qui prétendent légitimer l’esclavage sous son nouvel avatar et cherchent à gangrener les esprits. C’est là qu’il nous faut situer la double victoire de la modernité dans notre société.
De ce fait, le devenir, certes libérateur mais problématique des femmes, interpelle politiquement et culturellement toutes les forces vives dans la société. Pour avancer, il faut s’appuyer sur les acquis, se saisir de ce qui émerge et s’en servir pour aller plus loin pointer là où la créativité des femmes a véritablement innové. Autrement dit, le mouvement libérateur des femmes et de la société est confronté à de lourds défis. Comment faire du féminisme une question politique de premier plan ? Faut-il pour autant parler d’un renouveau nécessaire du féminisme? Comment intégrer la dimension du féminisme comme analyse transversale du changement social?

Un penseur contemporain définit la dialogique comme une dialectique où il convient de dépasser les deux termes initiaux constitutifs d’une unité contradictoire sans les nier, mais au contraire en les prenant explicitement en considération. Or, comment forcer davantage à cette dialogique en matière d’émancipation de la femme dans la société tunisienne et pour un dépassement des vestiges du patriarcat dans les esprits et dans les comportements, par une reconnaissance réciproque et dynamique, qui soit en même temps progression commune et différenciée vers un horizon nouveau de sens et pour les femmes et pour les hommes?

Chercher des éléments de réponse à partir des idées contenues dans le septième axe du programme électoral «Ensemble, relevons les défis» conduit à souligner la capacité de la dynamique du Changement à asseoir les fondements d’un projet sociétal cohérent, et à conjuguer les objectifs de la libération sociale avec ceux de l’épanouissement du potentiel féminin afin que toutes les femmes participent de manière active, c’est-à-dire en tant que sujet de l’histoire au processus des grandes mutations de notre temps. Le projet de cette modernité exige sur le plan sociétal la promotion du statut de la femme dans toutes les sphères qui concernent l’existence humaine et le développement de la société. L’intégration de la femme à la vie politique, culturelle, économique et culturelle et sa mise en mouvement comme vecteur essentiel de modernité et de progrès, est un choix irréversible pour que la femme tunisienne reste à la fois «symbole d’authenticité et emblème de la modernité». C’est-à-dire une force politique et culturelle qui contribue à donner force à la dignité de chaque être humain et à faire progresser la justice, l’égalité, le rationalisme, la démocratie sociale et politique.

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