mercredi 30 juin 2010

Pour une image positive de la femme arabe

La force des conservatismes religieux et patriarcaux constitue un des obstacles majeurs à la participation des femmes à la vie politique, à la prise en charge par elles de postes de décision et de responsabilité, à l’exercice d’une citoyenneté pleine et entière.

Dans le monde arabe, les jeunes et moins jeunes filles et garçons sont de plus en plus nombreux à confondre religion et identité. Ces jeunes sont influencés par les discours des prédicateurs. L’on constate «aisément les stéréotypes galvaudés véhiculés par certaines émissions de télévision au sujet des femmes aux dépens de ses autres rôles avancés».

La désinvolture avec laquelle les prédicateurs traitent le statut de la femme est significative à la fois de leur désintérêt à l’égard du devenir des femmes dans la société et de leur volonté de mettre en crise les acquis de la modernité dans certaines sociétés arabes.

L’Islam est présenté par ces prédicateurs comme une religion totalisante, qui gère tous les aspects de la vie sociale. C’est en effet dangereux de prétendre que la religion est exclusive des autres formes d’appartenance. On devrait plutôt exalter la citoyenneté, l’égalité, les valeurs républicaines qui font que quels que soient les croyances, les origines ou les sexes, les hommes et les femmes participent à la vie politique, économique, culturelle et intellectuelle. «Cela créerait une dynamique sociale propre à infléchir l’attitude de certains pans de la société encore réfractaires à l’idée que la femme assume des responsabilités, compte tenu de traditions désuètes selon lesquelles la femme doit se contenter de rôles secondaires, ce qui la prive de vivre des expériences importantes propres à accroître ses aptitudes, à affiner ses talents et à conforter sa compétence, bien que la femme ait atteint , dans certains pays arabes, un haut niveau d’instruction». Or, une meilleure intégration de la femme arabe dans le processus économique et le développement durable constitue un facteur fondamental dans le cumul des acquis en faveur du partenariat entre la femme et l’homme et de la citoyenneté des femmes. Les espaces citoyens ouvertes aux femmes ainsi que les cadres de la solidarité entre femmes participent à ouvrir des perspectives et fructifier les expériences du mouvement des femmes dans les pays arabes. L’Organisation de la Femme Arabe veille, sous la présidence de Mme Leila Ben Ali, « à contribuer à corriger l’image de la femme arabe de manière à ce que cela rejaillisse positivement sur la condition des femmes arabes et concoure à accroître leurs aptitudes dans les divers domaines».

Cette perspective permet de rappeler l’évidence : les transformations des rapports de sexes concernent les deux sexes. Changer le statut des femmes dans les sociétés arabes suppose de modifier la place des hommes. Même si les femmes sont incontestablement les premières victimes des inégalités entre les sexes, les hommes subissent également les modèles imposés et doivent apprendre à se déprendre du modèle «machiste». Une véritable transformation des rapports de sexes vers plus d’égalité, de complémentarité, de solidarité et de confiance suppose que les hommes se mettent à l’écoute des femmes et s’interrogent de façon radicale sur eux-mêmes. Etre ensemble, femmes et hommes, pour se poser la question du comment vivre ensemble et dessiner les contours de l’égalité dans la différence: tel est le pari du féminisme aux couleurs de la modernité à l’échelle de toutes les sociétés arabes.
Mais que disent des prêtres assez actifs sur Facebook comme Slim Bagga, Naoufel Tounsi alias Slim Bagga, Ghalya Ennasri alias Tarek Mekki, Wessima Frikha, Abdo Maalaoui, Sonia Derbel, Mohamed Gargouri, Faouzi Mahbouli, Fadhila Slama, Salmi Garbaa, Tounes Jridi, Biju Elkhadra et Aziz Chabbi à propos de cette vision des choses ?