lundi 28 juin 2010

Tunisie : les limites du discours politique maximaliste

En Tunisie, l'impératif de l'élargissement de la participation citoyenne à la vie politique et publique appelle toutes les parties prenantes à exprimer leurs revendications d'une manière plus constructive et plus positive. Le discours maximaliste de certaines ONGs appelle à réfléchir sur la manière d'établir des plans de partenariat durable et renforcé entre l'ensemble des composantes de la société civile et les pouvoirs publics ; un partenariat horizontal ente les composantes de la société civile et un autre vertical avec le gouvernement. L’urgence politique extrême est de rompre avec les pratiques de ceux qui se sont complu jusque-là, à n'être que des entités oppositionnelles plus ou moins formelles et, par conséquent, plus ou moins séparées des luttes sociales et politiques profondes qui secouent notre société.
Cette perspective est possible et elle est toujours d'actualité notamment au niveau des réseaux sociaux électroniques. Il revient à ceux qui y croient et qui utilisent ces réseaux sociaux de ne pas se démobiliser et de continuer leur action malgré les obstacles et les problèmes qui sont parfois réels et qu'il convient de souligner et de prendre en ligne de compte. La tâche ne sera pas aisée et il faudra beaucoup de courage intellectuel et moral, d'ouverture d'esprit et d'endurance pour la réaliser. Certaines conditions doivent être réunies. La première condition est que certaines tendances au sein de la société civile tunisienne fassent enfin leur autocritique. Toutes les entreprises de refondation ont commencé par cet acte de courage. Sans cela, ces tendances ne feront que répéter des discours qui ont montré qu'elles n'avaient aucune prise concrète sur la société. La deuxième condition est l'élaboration d'une plate-forme politique claire et cohérente qui définit la conception que se fait la société civile des questions essentielles, telles que l'alliance avec l’Islam politique, le rôle de l'opposition, ses rapports avec le pouvoir. La troisième condition est que la société civile dépasse l'héritage d'une idéologie qui n'a plus cours nulle part dans le monde, sans pour autant perdre sa vocation et ses idéaux.

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