mercredi 24 novembre 2010

L’Islam politique n’est pas soluble dans le jeu démocratique

Des rumeurs persistantes véhiculées par des éléments islamistes sur la Toile parlent d’une légalisation dans les mois qui viennent d’un parti d’obédience religieuse. Certes, la pluralité des expressions politiques et intellectuelles est un signe de bonne santé démocratique. Or, l’on sait que la loi sur les partis politiques de 1989 ne permet pas fonder un parti sur des bases religieuses, ethniques et linguistiques. L’Islam et la langue arabe sont l’héritage de tous les Tunisiens. Toute tentative de monopole partisan de ces marqueurs identitaires serait contraire à la notion même de nation. Les valeurs d’Islam et d’arabité sont communes aux Tunisiens. C’est-à-dire que les Tunisiens d’aujourd’hui, dans leur diversité, ont des façons propres de vivre leur islamité et leur arabité. C’est cela qui constitue les marqueurs identitaires spécifiques de tous les Tunisiens. L’Islam dans lequel tous les Tunisiens se reconnaissent est l’Islam de la mémoire commune et du quotidien culturel. Cependant, le propre de l’Islam politique est d’imposer par la force et la terreur un projet de société totalitaire et de casser les acquis de la modernité. Certains observateurs disent que les islamistes ont évolué et que l’islam politique est soluble dans la démocratie. Or, l’essence de l’islam politique est de diviser les gens en fonction de leur rapport à un Islam transcendant et de vouloir appliquer dans la cité idéale la Loi de Dieu, c’est-à-dire les châtiments corporels et les règles de la chariaâ.
L’espace public deviendrait alors un espace sous l’emprise théologique des imams. C’est une conception bien dangereuse de la vie publique qui fera l’affaire des chantres du Moyen-Âge et desservira certainement la cause de la démocratie et du progrès.