samedi 27 novembre 2010

Débattons de l’engagement politique des jeunes

Selon un certain discours rabâché dans de nombreux écrits, le concept de la lutte au nom des principes a peut-être perdu de sa signification dans l’esprit des jeunes. Il est désormais remplacé par l’idée de la lutte pour l’intérêt personnel plutôt que pour l’intérêt collectif, selon l’adage la fin justifie les moyens. En fait, les jeunes ne sont pas moins politisés que ceux des années 1968. Mais leurs engagements changent de forme. La moindre mobilisation actuelle des mouvements de jeunesse n’est pas liée à une baisse de l’engagement des jeunes, mais à un rejet de partis politiques perçus comme trop idéologiques et trop fermés.
Les jeunes sont très critiques sur Facebook et les blogs à l’égard de la politique politicienne et des hommes politiques comme Moncef Marzouki, Mustapha Ben Jaafar, Néjib Chebbi. Les jeunes étudiants ne croient plus aux grands systèmes idéologiques, mais ils continuent à s’intéresser au devenir de l’université et de la société. Ils font preuve de beaucoup de générosité et se déclarent prêts à agir pour certaines causes: la lutte contre le sida, le droit à un emploi, le droit à la formation et à l’expression citoyenne. Les mobilisations des jeunes sont ponctuelles mais massives et leurs actions sont pragmatiques. Certes, les jeunes d’aujourd’hui ne demandent pas un changement révolutionnaire du système politique, mais ils veulent un enseignement de qualité, débouchant sur de réelles possibilités d'insertion professionnelle.
Les jeunes sont cependant plus fréquemment inscrits sur les listes électorales et prennent de plus en plus part aux élections. Certes, la politisation des jeunes est inégale selon leurs conditions sociales, leur niveau d’étude, leur degré de conscience politique.
La multiplication des espaces de dialogue dans les écoles, les universités, les maisons des jeunes et de culture et au sein des partis politiques ne peut que favoriser l’implication des jeunes. C’est de cet apprentissage que va ressortir le véritable modèle de participation que les jeunes vont acquérir et suivre durant le restant de leur vie.

mercredi 24 novembre 2010

L’Islam politique n’est pas soluble dans le jeu démocratique

Des rumeurs persistantes véhiculées par des éléments islamistes sur la Toile parlent d’une légalisation dans les mois qui viennent d’un parti d’obédience religieuse. Certes, la pluralité des expressions politiques et intellectuelles est un signe de bonne santé démocratique. Or, l’on sait que la loi sur les partis politiques de 1989 ne permet pas fonder un parti sur des bases religieuses, ethniques et linguistiques. L’Islam et la langue arabe sont l’héritage de tous les Tunisiens. Toute tentative de monopole partisan de ces marqueurs identitaires serait contraire à la notion même de nation. Les valeurs d’Islam et d’arabité sont communes aux Tunisiens. C’est-à-dire que les Tunisiens d’aujourd’hui, dans leur diversité, ont des façons propres de vivre leur islamité et leur arabité. C’est cela qui constitue les marqueurs identitaires spécifiques de tous les Tunisiens. L’Islam dans lequel tous les Tunisiens se reconnaissent est l’Islam de la mémoire commune et du quotidien culturel. Cependant, le propre de l’Islam politique est d’imposer par la force et la terreur un projet de société totalitaire et de casser les acquis de la modernité. Certains observateurs disent que les islamistes ont évolué et que l’islam politique est soluble dans la démocratie. Or, l’essence de l’islam politique est de diviser les gens en fonction de leur rapport à un Islam transcendant et de vouloir appliquer dans la cité idéale la Loi de Dieu, c’est-à-dire les châtiments corporels et les règles de la chariaâ.
L’espace public deviendrait alors un espace sous l’emprise théologique des imams. C’est une conception bien dangereuse de la vie publique qui fera l’affaire des chantres du Moyen-Âge et desservira certainement la cause de la démocratie et du progrès.

mardi 23 novembre 2010

La lutte contre les violences à l’égard des femmes est une affaire de société

La Tunisie est un pays qui incarne le modèle de la femme émancipée. Les femmes jouissent d’une grande liberté. Les femmes tunisiennes circulent en toute liberté. Les droits de la femme sont des acquis sacrés. On ne revient plus là-dessus. Ils sont incrustés dans la Constitution. Nul n’ose les bafouer. Les femmes tunisiennes ont les mêmes droits que celles de l’Occident. Protégée par la loi, la femme tunisienne s’est réellement libérée de l’emprise de l’homme. La polygamie, la répudiation sont interdites. Le débat sur ces sujets est désuet. La Tunisie a clos la parenthèse depuis des décennies. Le Code du statut personnel, le droit de vote, la loi sur le harcèlement sexuel sont autant de garanties qui offrent une couverture épaisse à la femme tunisienne. Son statut lui octroie une place à part dans le monde arabo-musulman. Un constat confirmé en octobre 2010 lors du 3e Congrès de l’Organisation de la femme arabe, présidé par Mme Leïla Ben Ali.
Malgré la force de la loi, le sexe masculin a du mal à admettre certains conditions et comportements. Les hommes se sentent un peu dépassés par la libération de la femme, et voient une sorte d’atteinte à leur virilité. C’est ce qui explique, en partie, le phénomène de la violence à l’égard des femmes.
C’est là que s’inscrit la mise en place par la Tunisie d’une stratégie nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes. Lors de ce congrès, la Première Dame de Tunisie a appelé les pays arabes à la mise en oeuvre d’études statistiques permettant de refléter la réalité et l’ampleur du phénomène. Le but est de «briser le mur du silence» en incitant les femmes à dénoncer ce phénomène.

lundi 22 novembre 2010

23 ans de Changement : Du bord du gouffre aux cimes de la réussite

Vingt-trois ans après l’alternance réalisée au sommet de l’Etat, les Tunisiennes sont nombreuses à ressentir de la fierté, au regard du chemin parcouru par leur pays, et des multiples transformations qui en ont modifié substantiellement la physionomie. En l’espace d’une génération, la Tunisie est passée du bord du gouffre aux cimes de la réussite. Les Tunisiens reviennent de loin. Avant l’avènement du Changement, les femmes surtout, avaient perdu tout espoir de retrouver une vie normale de citoyennes tunisiennes avec ce que cela comportait de liberté et d’autonomie. Sortir était devenu dangereux. Des éléments intégristes surexcités les pourchassaient et juraient de remettre en cause les avancées obtenues grâce au code du statut personnel. Les femmes avaient d’autant plus peur que rien ne semblait pouvoir empêcher cet obscurantisme de s’emparer du pouvoir. Chacune dans son coin, apeurée, elles retenaient leur souffle, priant pour que le destin ne leur tourne pas le dos, même si c’était sans trop y croire.

vendredi 19 novembre 2010

Quand l’IFEX joue le jeu de la folie fanatique…

Au moment où les autorités tunisiennes continuent d’assumer avec audace et détermination pleinement leurs responsabilités dans la lutte contre le nihilisme islamiste destructeur assoiffé de sang et ennemi de la liberté, le Groupe d’observation de la Tunisie issu de l’Echange international de la liberté d’expression (l’IFEX) ose encore parler de ce qu’il appelle « censure de l’activité en ligne» et réduction «des voix critiques au silence ». Dans un torchon fourre-tout rendu public, l’IFEX va jusqu’à confondre la liberté d’expression avec l’amendement de l’article 61 bis du code pénal relatif à la sécurité économique et aux intérêts vitaux du pays.

Ce que l’IFEX oublie de mentionner c’est qu’on assiste ces derniers temps à une accélération d’une campagne de dénigrement et d’appel au meurtre lancée, surtout via la Toile contre des intellectuels tunisiens pour crime de «lèse-religion». La dernière en date est une liste noire de vingt-trois intellectuels tunisiens accusés d’hérésie. Des textes véhiculés par des blogs et des sites web appellent explicitement à la liquidation physique de ces «hérétiques» qui combattent Dieu, son Prophète et les gens pieux

lundi 15 novembre 2010

Mohktar Trifi et le blocage sectaire de la LTDH

Encore une fois Mokhtar Trifi se comporte d’une façon qui méprise l’opinion publique et ceux qui sont réellement concernés par un dépassement du blocage que connaît la LTDH depuis des années. Dans un communiqué rendu public le 12 novembre courant en réaction à l’appel du Président Zine El Abidine Ben Ali pour trouver une solution dans un délai de six mois à la crise interne qui déchire la ligue, l’énergumène poctiste qu’est Mokhtar Trifi ose se prendre comme d’habitude pour le messie des droits de l’homme. Pire, il réduit contre tout esprit objectif la question de la ligue à la réouverture des bureaux des sections. En passant sous silence, les transgressions par l’actuel Comité directeur des règlements qui régissent le fonctionnement de cette institution prestigieuse dans le monde arabe dans le contexte d’un calcul politicien en vue du 6ème congrès.
L’attitude de Mokhtar Trifi veut se donner une attestation de virginité morale et faire de la LTDH un temple de l’extrême gauche. Le combat des défenseurs authentiques des droits de l’homme ne cadre pas avec les préoccupations bassement mercantiles de celui qui a été à l’origine de la crise de la ligue et qui a fait de cette crise un fonds de commerce qui rapporte beaucoup. Des voyages en première classe, des séjours dans des hôtels cinq étoiles, des réceptions arrosées dans les chancelleries occidentales, des interviews sur les chaînes de télévision….Mohktar Trifi s’est habitué à tout ce luxe et il semble qu’il ne peut plus s’en passer pour aller dans le sens d’un règlement de la crise de la ligue.
Il est utopique de voir un gauchiste comme Mokhtar Trifi reconnaître ses erreurs et le mal qu’il a fait pour la noble cause des droits de l’homme. La mauvaise foi qu’il a montrée dans le communiqué du 12 novembre est le signe qu’il ne peut jamais être sérieux par rapport à toutes les tentatives et les bons offices pour trouver une solution. C’est pourquoi, il appartient maintenant aux démocrates de dénoncer la prise en otage de la ligue par Mokhtar Trifi et ses amis islamistes et gauchistes. Face à l’attitude d’un comité directeur anachronique, les militants de la LTDH sont-ils en mesure de dessiner nouvelle perspective pour cette noble institution une? Certes le bouillonnement des esprits au sein de l’élite politique, de la LTDH et de la société civile est à son comble et il annonce du nouveau pour la Ligue. Le dépassement de la crise générée par les pratiques de son comité directeur de la Ligue est à ce prix.

vendredi 12 novembre 2010

Mohamed Goumani, cohérent dans l’incohérence

M. Mohamed Goumani, chef de file du Courant pour la Réforme et le Développement, groupuscule signataire de l’Alliance pour la citoyenneté et l’égalité » revient dans une déclaration à un organe de presse sur le paysage politique qu’il réduit , par on ne sait quelle alchimie, à une «dualité entre un parti fort et des partis parlementaires faible».
Pour ceux qui ne le connaissent pas assez, M. Mohamed Goumani est connu pour sa capacité de parler des heures en tournant autour du pot et d’éviter les vraies questions. Selon M. Mohamed Goumani, tant que les indépendants et les composantes de l’opposition illégale ne seraient pas admis dans le jeu démocratique, la Tunisie continuera de vivre un «enfermement de la scène politique».
Cohérent avec lui-même, M. Mohamed Goumani refuse d’admettre que débattre de l’avenir de la démocratie et des droits de l’homme en Tunisie ne doit en aucun cas viser à nouer des alliances - de sommet ou autres -, encore moins à établir des passerelles avec les islamistes ou à être propulsé par des parties étrangères. Il s’agit de nourrir des luttes d’ampleur, d’impulser la réflexion plurielle sur la perspective dans le mouvement populaire, à partir des questions que celui-ci se pose. Rien ne parviendra à détourner la nouvelle pratique politique des démocrates et des progressistes de cette recherche. La démocratie et la confrontation d’idées ne sont pas prêtes d’avoir perdu leur force propulsive, en Tunisie. Le camp démocratique et laïc est au service de ce dynamisme-là. M. Mohamed Goumani, opportunisme politique oblige, omet de dire que le «Mouvement Ennahdha» représente tout ce qu’on doit combattre le plus, tout ce qu’on doit abhorrer le plus, c’est le visage hideux de la haine, de l’intolérance, de la violence et du terrorisme. C’est pourquoi, tous les démocrates, les laïcs et les progressistes doivent s’unir pour faire barrage à l’islamisme et à l’extrémisme de gauche. M. Mohamed Goumani sera-t-il de ce combat ?

mercredi 3 novembre 2010

Le Président Ben Ali appelle à protéger les jeunes de l’extrémisme

L’on sait que le président Zine El Abidine Ben Ali était à l’avant-garde des dirigeants politiques à affirmer haut et fort la nécessité de prémunir les sociétés humaines contre toutes les formes de haine et d’extrémisme. Dans son discours d’ouverture des travaux du 22ème symposium international organisé par le RCD sur le thème «La jeunesse et les défis d’aujourd’hui», le président Ben Ali a souligné l’urgence d’édifier «un monde plus sûr, plus stable, plus juste et plus développé, à l’abri des conflits, de l'’xtrémisme et des diverses manifestations de fanatisme et de terrorisme» tout en montrant que l’édification de ce monde reste tributaire du degré d’intérêt que les dirigeants politiques accordent à la jeunesse.
Du point de vue du président Ben Ali, l’édification de ce monde doit reposer objectivement sur une «approche globale et cohérente dans ses volets éducatif, culturel et médiatique». Cette approche est susceptible d’intéresser les jeunes à la politique et de «conjurer le risque de glissement vers le fanatisme, la haine, l’extrémisme et le terrorisme».

Avec l’analyse courageuse qu’on lui reconnaît, le président Ben Ali appelle à connaître le pourquoi de la désaffection des jeunes pour «la chose publique et notamment pour la participation politique». Cela doit conduire les élites et les décideurs «à réfléchir à ce phénomène, à en cerner les causes et à y apporter les solutions appropriées afin que la jeunesse continue à se sentir concernée par les affaires nationales et internationales, à en être partie prenante, à participer à la vie publique et à s’investir dans l’action politique avec toutes les opportunités qu’elle offre en matière d'action, et d’exercice au comportement démocratique».
Voilà un défi à relever par la communauté internationale pour construire un monde digne de la jeunesse.

mardi 2 novembre 2010

L’opposition nationale et le refus du dogmatisme stérile

La mouvance progressiste dont se réclament les partis qui forment l’opposition nationale, les aurait réduits à des appareils figés et rigides, otages d’un dogmatisme d’un autre âge. Mais grâce à leur aptitude d’assimilation et leur capacité de synthèse, ces partis ont pu être ce qu’ils sont, une opposition structurée, ouverte à toutes les bonnes volontés des militants et militantes, moderne, collée aux réalités internes et externes, profondément consciente des contraintes, confiante toujours en la vertu du dialogue.

L’approche de la démocratie consensuelle trouve ainsi ses fondements. C’est une approche stratégique et pas conjoncturelle. On vit dans un monde et une époque où l’humanité est partagée entre craintes et espoirs. Un monde déstabilisé à la recherche d’un nouvel ordre international. La mondialisation est là pour inciter l’opposition nationale à penser et approfondir la réflexion. Les sociétés d’aujourd'hui sont traversées de mouvements contradictoires, et elles sont à la quête d’un nouveau contrat social et d’un avenir solidaire.