La livraison n° 2596 du 10 au 16 octobre 2010 de l’hebdomadaire Jeune Afrique, Abdelaziz Barrouhi revient sur la situation de l’opposition tunisienne et note son manque d’assise populaire. Il montre en filigrane que la grande faiblesse politique, c’est précisément la prétention d’exister en tant que partis politiques, dont la vocation est d’accéder aux gouvernes de l’Etat, alors que ces partis sont incapables de gérer un problème aussi basique que celui de réagir tous ensemble sous un même front.
Comment peut-on avoir la prétention de prendre en charge la gestion d’un Etat et garantir la bonne marche de ses institutions si l’on est incapable d’agir à une échelle aussi basique ? Comment peut-on prétendre pouvoir gérer à l’échelle nationale des relations avec des partenaires sociaux si l’on est incapable de se mettre autour d’une table au service des mêmes dénominateurs communs de l’opposition démocratique ?
Quand le PDP tisse des alliances avec les islamistes dans la quasi-indifférence, c’est aussi la crédibilité, entre autres, d’Ettajdid et du Forum démocratique, qui en souffre. Et si sur les médias électroniques le discours de l’opposition est presque inaudible par les jeunes notamment, c’est peut-être aussi parce qu’il n’est pas à la hauteur des attentes de ces mêmes jeunes dans l’ensemble légalistes, imbus d’une culture d’Etat et parmi lesquels le consensus autour du régime républicain est manifeste (tout extrémisme gauchiste et islamiste minoritaire mis à part). Et il suffit de voir ce que les jeunes tunisiens écrivent sur leurs profils sur Facebook, leurs blogs et autres réseaux sociaux où ils s’expriment pour s’en rendre compte.
C’est littéralement désespérant que l’opposition tunisienne se trouve ainsi d’une crise structurelle!