mardi 27 juillet 2010

Encore une fois, Taoufik Ben Brik verse dans le délire




En lisant la dernière «TRIBUNE» de TBB publiée sur le Nouvel Obs du 26 juillet courant, et pompeusement titrée «La démocratie racontée à mes enfants», je me suis avisée de quelque chose que je savais mais sans lui avoir jamais accordé plus d’importance que cela: le délire est une spécificité de ceux qui se sont autoproclamés soit défenseurs des droits de l’homme, soit journalistes, soit opposants politiques. Méditons par exemple cette définition de la démocratie et qui n’est même pas digne d’un texte surréaliste. Disons, la démocratie telle que vue et conçue par TBB : «La Démocratie n’est pas une question de distance. Elle ne se mesure ni au kilomètre, ni au décimètre. Elle n’est ni quantitative ni qualitative. C’est un sentiment, un parfum, un air de musique, un rêve, un combat, le meilleur de tous. C’est comme le goût, tu l’as ou tu ne l’as pas. On peut disserter sur la liberté, l’égalité, la fraternité, l’amitié. Mais on ne peut jamais les cerner, les coincer. La Démocratie est volatile, elle ne se laisse pas prendre. Une femme fatale. Greta Garbo. Pour l’avoir, il faut avoir la classe d’Orsen Welles, les billions de Howard Hughes, l’humour d’Alberto Sordi, la gueule de Cassavetes, la voix de Warda, la tête pleine d’Ibn Khaldoun, la légèreté de Charlot, la poésie de Mahmoud Derwich et le flamenco»…Ou « La Démocratie, c’est du nucléaire ou tout comme. Tu ne peux pas l’avoir sans volonté farouche, sans puissance, sans force de frappe, sans savants, sans espions, sans industries, sans Réserve fédérale, sans l’assentiment des grandes puissances». Servi par tant de délire, son discours force la compassion.
Le grand absent de cette définition, c’est le peuple, le citoyen, le travailleur, le paysan, la femme, le jeune…Le délire de TBB ne me choque plus outre mesure. Le fait est que jamais, à ce jour, le Nouvel Obs n’a passé un article pour rectifier les propos de TBB sur la démocratie, les droits de l’homme, le processus démocratique en Tunisie, jamais, à ma connaissance, un intellectuel n'a pu placer un quelconque commentaire sur le thème. C'est d'autant plus incompréhensible qu’on fait de la démocratie en Tunisie et de la liberté d’expression, l’alpha et l’oméga des «TRIBUNES» ouvertes à un scribouillard complètement disjoncté comme TBB. Je pense qu’à ce titre le Nouvel Obs aurait également dû s’intéresser aux réalisations accumulées en matière de démocratie politique et de démocratie sociale en Tunisie. Il me semble qu’on ne peut avoir pleine conscience des succès d’une expérience que si on considère aussi celles des autres et que si on la situé dans son contexte. Quelle autre façon avons-nous de situer son histoire dans l’histoire humaine une et indivisible? Ne pas le faire, c’est quelque part mépriser sa propre histoire, c’est vouloir faire le monopole de quelque chose qui appartient à l’humanité, pour en faire, par glissement naturel ou par calcul, ou par réflexe de néocolonialistes et de néo-colonisés un manuel de lavage de cerveau. TBB, au demeurant, a réussi à faire de son délire un abominable discours de la méthode de dé-célébration massive d’un pays comme la Tunisie. Je me demande comment il pourrait un jour sortir de ce sortilège.