lundi 12 juillet 2010

Quand les Etats-Unis s’inquiètent-ils pour les droits de l’homme ?

C’est une Lapalissade que de dire que les libertés de penser, d’écrire, de publier, la liberté de la presse sont des éléments fondamentaux des libertés d’opinion et d’expression. La démocratie, qui est censée être le pouvoir partagé par tous, ne peut s’épanouir sans le respect plein et entier de ces libertés. La consolidation et le renforcement de cette liberté restent en Tunisie un combat et un enjeu qui implique toutes les forces vives nationales. Objectivement, la liberté de la presse et d’opinion est utile quand elle travaille sur le sens de l’information, quand elle parie sur l’intelligence et la culture, quand elle ose le parti pris des idées et de la mise en débat, quand elle contribue à affermir davantage les acquis de la modernité.
Mais, comment les Etats-Unis, un pays aussi violeur des droits de l’homme, osent t-ils parler des droits de l’homme ? C’est la loi de la force …Les massacres en Irak, en Palestine, en Afghanistan sont associés aux Etats-Unis qui, au nom de l’intérêt national américain, ne reculent devant rien et utilisent tous les moyens militaires et non militaires dont ils disposent. Pour ce faire, les idéologues et les médias américains inventent tous les artefacts idéologiques : guerre contre le terrorisme, armes nucléaires, sécurité des USA et de ses alliés, etc. Pratiques de torture et de mauvais traitements aux prisonniers, d’enlèvements et de transferts forcés de présumés terroristes (les fameuses « restitutions extraordinaires»), et la liste s’allonge des crimes commis par les USA dans sa fameuse guerre contre le «terrorisme »….

Tout récemment, le porte-parole du département d’Etat Mark Toner a dit que les Etats-Unis sont particulièrement «inquiets» suite à la condamnation de Fahem Boukadous, à quatre ans de prison pour «diffusion d’information de nature à troubler l’ordre public», sans toutefois reconnaître que Fahem Boukaddous n’a jamais détenu une carte de presse et qu’il a été condamné pour « infractions de droit commun», sans rapport avec sa pratique journalistique. C’est une ironie que le porte-parole du département d’Etat parle des droits de l’homme quand les Américains continuent de bombarder des villes et des villages en Afghanistan, violent les droits élémentaires de l’homme dans la baie de Guantanamo et à la prison de Abou Gharib et pratiquent l’emprisonnement sans fondement dans des conditions dégradantes et brutales qui poussent les détenus au suicide en se mordant les veines !