mardi 20 juillet 2010
L’ambition d’une Tunisie solidaire
Les inégalités et les injustices que peut générer une mondialisation économique débridée appellent nécessairement des réponses politiques et sociales impératives. Dans ce sens , le président Ben Ali Ainsi, divers mécanismes ont été mis en œuvre pour contenir les effets négatifs du libéralisme, et faire profiter toutes les régions et tous les citoyens des opportunités créées par la croissance économique nationale et l’intégration réfléchie à l’économie mondiale. Pour mieux marquer le caractère irréversible de la solidarité comme option stratégique en Tunisie, le concept a été consacré par la loi constitutionnelle n°2002-51 du 1er juin 2002 portant modification de certaines dispositions de la Constitution. La solidarité est devenue désormais une valeur constitutionnelle. L’article 5 de la loi fondamentale tunisienne dispose que «l’Etat et la société œuvrent à ancrer les valeurs de solidarité, d’entraide et de tolérance entre les individus, les groupes et les générations».
Entre le «trop d’Etat» (Etat providence) et le «moins d’Etat» (théories ultralibérales) dont les effets au plan socio-économique sont également désastreux, la Tunisie a opté pour le «mieux d’Etat», s’attachant à orienter l’action des pouvoirs publics non plus vers la production et l’assistanat social, mais en direction de l’intégration du plus grand nombre possible de citoyens dans le circuit économique. Il ne s’agit plus d’octroyer des aides aux citoyens pour les aider à faire face à leurs besoins, mais de leur offrir les moyens techniques et le soutien financier nécessaire, -notamment par l’octroi de micro-crédits à faibles taux d’intérêts-, pour créer leur propre activité et se prendre en charge.
C’est ainsi que «la solidarité représente» dans le contexte national tunisien «une valeur civilisationnelle et morale, en même temps qu’un facteur de consolidation du lien social».C’est ce qui explique pourquoi le Président Ben Ali n’a cessé de renforcer «l’esprit de solidarité des tunisiennes et des Tunisiens, à travers les initiatives successives au profit des zones d’ombre, et tout particulièrement par la création du fonds National de Solidarité 26-26», l’accélération du «rythme de création des petits projets et des sources de revenus, au moyen de la mise en place de la Banque Tunisienne de solidarité et du système de micro-crédits» et par le renforcement, par le biais du Fonds 21-21, des capacités du pays, en matière de création d’emplois et d’amélioration du niveau d’employabilité des demandeurs d’emplois». Tous ces programmes ont permis à un grand nombre de familles et de citoyens tunisiens démunis, exclus de l’échange social, de reconquérir leur dignité et de devenir sujets de l’histoire. C’est pourquoi, la responsabilité de toutes celles et de tous ceux qui refusent la démission est directement engagée par la noble ambition de la promotion du développement humain dans notre société. C’est la seule voie pour prévenir toutes les formes de marginalisation et toutes les expressions de l’extrémisme. Le partenariat avec la société civile, notamment les ONG de développement économique et social, ouvre forcément sur une dynamique vertueuse de développement participatif.
En effet, nous trouvons dans la Déclaration historique du 7 novembre 1987 une identification d’un projet de société et de la voie pour y parvenir. Dans ce sens, il apparaît que le principal constat qu’on peut faire à partir de l’analyse de ce qui se fait et se construit en matière de politique sociale tient à la pertinence des choix effectués lors des différents Plans de développement mis en œuvre au cours des deux dernières décennies. Au fond, la solidarité, telle que le référentiel intellectuel du Changement cherche à la promouvoir et à l’actualiser, est un fait quasi physique qui relie le citoyen à ses concitoyens. Pari sur le sens patriotique et national du Tunisien, sur sa volonté de tendre la main à son concitoyen, sur la base des paradigmes de l’humanisme et de la société organique, la création du Fonds de Solidarité Nationale en 1992 et de la Banque Tunisienne de solidarité en 1997 engage une ouverture des possibles dans le cadre d’une responsabilité citoyenne accrue. Celle des Tunisiens à l’égard de leurs concitoyens. Celle du citoyen vis-à-vis de lui-même, de ses ressources, de sa volonté, de sa créativité. Ainsi l’ambition d’une Tunisie solidaire et prospère inscrit l’épopée du Changement à l’orée du 21ème siècle dans l’horizon de la République de demain. Et cette ambition pour laquelle les Tunisiens se retrouvent ensemble donne toute sa consistance au droit à la solidarité comme étant «l’un des droits fondamentaux de l’homme». Les valeurs de la République de demain thématisent cette ambition et lui donnent un nouvel élan et la promotion du développement humain donne au paradigme d’insertion un sens large et pratique : insertion civique permettant de participer à la gestion de son lieu de vie et de travail, insertion économique par laquelle on est partie prenante de l’échange, insertion sociale et culturelle qui signifie que l’on entretient des liens relationnels et que l’on a accès à un patrimoine symbolique commun.