Le propre du cheminement démocratique dans notre pays c’est qu’il ne cesse de se nourrir d’échanges, de confrontations, d’expertises et d’autres mécanismes de réflexion, participation, consultation, dans lesquels le mouvement associatif et citoyen joue un rôle souvent essentiel. Démocratie représentative et démocratie participative, loin de s’opposer, ont besoin l’une et de l’autre, cela à tous les niveaux des décisions publiques. Des procédures existent pour les articuler sans rien sacrifier, ni au sérieux des débats, ni à la responsabilité des élus. C’est par exemple le cas des consultations nationales, des espaces de dialogue. Cette démarche de responsabilisation citoyenne permet de fonder un nouveau contrat social et d’aller de l’avant. C’est dans ce contexte global qu’il faut situer la naissance du parlement des jeunes au cours de cette semaine, dont la session inaugurale aura lieu le 25 juillet courant, à l’occasion de la commémoration de la proclamation de la République en Tunisie. Les jeunes appartenant aux formations politiques représentées à la chambre des députés font partie de ce parlement dédié à la jeunesse et contribuent, par conséquent, à l’animation de la vie politique et intellectuelle pluraliste dans le pays.
En effet, la volonté politique, tout en refusant les modèles préétablis en matière de réforme politique, poursuit ses efforts pour permettre la participation effective de toutes les forces vives de la nation à la vie politique. Ce processus procède d’un choix politique visant à concrétiser au quotidien les principes d’une démocratie participative, responsable et à asseoir collectivement les fondements d’une bonne gouvernance basée à la fois sur l’éthique de la responsabilité citoyenne et la primauté de l’Etat de droit. Ce processus puise son élan dans la conviction politique que les différents acteurs d’une vie politique organisée et d’une société civile responsable ont une mission surdéterminante dans l’affermissement des valeurs de citoyenneté et de la consolidation du processus de développement intégral. De même qu’il permet d’initier une certaine forme de vie publique qui maintient une société démocratique équilibrée dans laquelle le militantisme ne saurait transgresser les règles du jeu démocratique défini par la loi en vigueur. Concept fondamental en matière de construction de la modernité politique, l’Etat de droit se cristallise dans le contexte tunisien par l’égalité de tous devant la loi et par la proclamation constitutionnelle de l’engagement de l’Etat à respecter et à faire respecter la légalité.
Il s’agit, conformément aux grandes lignes du Pacte de la jeunesse tunisienne, de contribuer avec efficacité à l’édification de la Tunisie et au façonnement d’un lendemain meilleur, de déployer toutes les énergies et toutes les compétences sur la voie de l’édification perpétuelle de la Tunisie de l’Ambition, en vue de réaliser sa grandeur et de favoriser son accession au rang des nations les plus avancées. En d’autres termes, les traits distinctifs de la démocratie participative que le parlement des jeunes cherchera à propulser, dans les conditions d’aujourd’hui et de demain, sont autant d’objectifs unificateurs des jeunes et constituent, par conséquent, autant de réponses aux aspirations les plus profondes de l’immense majorité de la jeunesse tunisienne. Modération, ouverture, défense des causes de la paix, du bien, de la solidarité et de l’entraide humaines, bannissement de l’extrémisme, du fanatisme et du terrorisme, engagement en faveur des principes de l’Etat de droit et des institutions dans le cadre du régime républicain. Ces concepts-clés qui traversent en filigrane le programme politique «Ensemble, relevons les défis» ont l’avantage de ne pas constituer de néologismes, de s’inscrire dans des formulations à l’œuvre dans toutes les consultations nationales engagées autour et avec les jeunes et de laisser ainsi le dernier mot aux capacités créatives de la jeunesse elle-même. C’est ainsi que le parlement des jeunes conduit à vitaliser la pratique des valeurs de la citoyenneté chez les jeunes en leur donnant un cadre organisé pour participer activement à la vie publique, à travers une plus large adhésion à l’action politique et civile et une plus grande contribution au noble effort de volontariat et de solidarité, de manière à ce que la jeunesse devienne un vecteur de progrès et de modernité.